>Histoire

9 / 12 / 2019

Warren Buffet : « la guerre des classes ».

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Buffet : sur la photo, le troisième en partant de la gauche.

Déclaration du multi milliardaire en 2005 : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait C’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner ».

Buffet n’est pas un naïf. Il ne croit pas au miracle d’une « humanisation » possible de la domination de la classe dirigeante. Il est bien placé pour ne pas y croire.

« ( … ) et est en train de la gagner … » nous verrons. Si l’on regarde ce qui se passe un peu partout dans le monde, du Chili à l’Algérie, du Liban à l’Equateur … » on peut penser que Buffet est trop pressé d’annoncer le vainqueur de cette « guerre des classes ».

 

 

Une vieille histoire.

Dans son « histoire populaire des Etats-Unis », Howard Zinn raconte qu’en juin 1905, «  200 militants syndicalistes socialistes et anarchistes venus de tout le pays » se réunissent à Chicago. Ils y fondent l’IWW (Industrial Workers of the World). La classe ouvrière s’organise. (Chapitre XXXIII, le défi socialiste).

Le militant Eugène Debs y déclare :

« La classe ouvrière et la classe patronale n’ont rien en commun. Il ne peut y avoir de paix tant que la faim et la nécessité frappe des millions de travailleurs … ».

En l’absence de toute protection sociale et de conventions collectives, les conditions de survie sont telles que l’IWW note : « 36 % des hommes et des femmes qui travaillent dans les usines n’atteignent pas l’âge de 36 ans ».

En 1912, dans la petite ville de Lawrence (83 000 habitants), la classe ouvrière s’organise. La grève « menace ». L’Etat au service des amis de l’époque de W. Buffet mobilise « 22 compagnies de la garde nationale et deux régiments de cavalerie … la loi martiale est proclamée ».

Le très démocrate Roosevelt* demande à son ministre de la « justice » :

« Peut-on poursuivre ce Debs en justice ? ».

Les militants syndicalistes sont poursuivis « pour usage abusif de la liberté d’expression ». Howard Zinn note : « Roosevellt se prétendait progressiste ».

A la veille du déclenchement de la 1ère guerre mondiale, la guerre des classes se déchaine aux Etats-Unis. Elle culmine avec la grève des mineurs du Colorado et le massacre de Ludlow en avril 1914. Le gouvernement mobilise la troupe.

H. Zinn note : « ( …) Les femmes et les enfants creusèrent des fosses sous les tentes pour échapper aux tirs des mitrailleuses … »

Le jour même où la presse internationale découvre les fosses communes, les navires de guerre américains attaquaient Veracruz sur les côtes mexicaines : guerre de classes à l’intérieur, guerre de classes à l’extérieur.

Union sacrée : (chapitre : de l’entraide par gros temps).

La guerre de 14-18 lance les peuples les uns contre les autres pour le plus grand plaisir des marchands d’armes, amis de W. Buffet. « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels..» (Anatole France).

H. Zinn fournit cette indication :

« En août 1914, pour s’engager dans l’armée britannique, il fallait mesurer au moins, 1,72 mètre. En octobre, il suffisait de faire 1,65 mètre. Le même mois, les pertes s’élevant à 30 000 hommes, on abaissa la taille minimum à 1,60 mètre.

Le gouvernement d’union sacrée de France déporte plusieurs centaines de milliers de « coloniaux » pour la défense de la « mère patrie ».

Le tsar, la tsarine et Raspoutine prient pour « l’honneur de la sainte Russie ». Guillaume II rêve de se constituer un empire …

Presque toutes les directions (syndicales et politiques) de la classe ouvrière ont oublié l’avertissement d’Eugène Debs et se placent en défenseur de la patrie.

Le démocrate Roosevelt stigmatise ceux qui ne marchent dans l’union nationale. Les militants de l’IWW sont qualifiés de « ramassis de créatures asexuées ».

 

Eugène Debs.

Les « accidentés du travail ».

Selon des données officielles, les onze années qui précèdent l’entrée en guerre des EU (1906-1917), il y aurait eu en moyenne chaque année 62 000 morts et « accidentés » handicapés sur le lieu de travail, soit un total de 682 000 travailleurs. Encore faut-il avoir à l’esprit que ce total n’inclut certainement pas les minorités, noires ou « latinos ». Ceux-là sont considérés comme des « sous-hommes », ils sont « transparents », et ne rentrent pas dans les statistiques.

Selon certains spécialistes, il y aurait eu 63 114 soldats américains morts au combat et 204 202 blessés. Certaines guerres sont plus meurtrières que d’autres.

Après-guerre les EU, c’est-à-dire la classe dirigeante des EU,, prétend imposer au monde entier sa conception de la paix et de la démocratie.

Pourtant, aux Etats-Unis aussi, la guerre des classes se poursuit.

« La guerre des classes se poursuivait dans cette prétendue société sans classes qu’étaient les Etats-Unis. Et en effet, tout au long des années 20 et 30, la guerre des classes continua … » (page 426) jusqu’à la seconde « Der des Ders » …

et se poursuit, de plus en plus durement.

La dure réalité du XXIème siècle.

L’OIT a publié en 2018 un rapport consacré à « l’économie informelle ». On y apprend que deux milliards de personnes, 61 % de la population active dans le monde, survivent dans l’économie informelle, sans contrat de travail, sans aucune règle concernant le salaire et/ou les conditions de travail et sans protection sociale. 1,4 milliard de travailleurs occupent ce que l’OIT appelle des « emplois vulnérables », avec un revenu de moins de 1,90 dollars par jours.

Ainsi 39 % y échappent encore. Une situation insupportable pour Warren buffet et ses amis pluriels, eux qui prient pour une « société sans statut ».

*Roosevelt compte toujours de nombreux admirateurs, « progressistes » bien sûr.

Howard Zinn cite ces propos du grand homme :

« J’accueillerai avec plaisir n’importe qu’elle guerre tant ce pays en a besoin ». (Page 341).

« Toutes les races dominantes se sont toujours affrontées aux autres races …aucun triomphe obtenu par la paix n’est aussi glorieux qu’un triomphe obtenu par la guerre ». (Page 344).

JM décembre 2019

chaud ! chaud ! chaud !

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