>Édito

11 / 12 / 2020

Sans liberté, pas de syndicat libre !

Le gouvernement n’est décidemment pas confiné. Il met à profit la période actuelle, si particulière, pour s’attaquer aux libertés en attendant sans doute de s’en prendre de plus belle aux conquêtes sociales, parmi lesquelles les retraites et l’assurance-chômage.

La journée de mobilisation nationale du 5 décembre a confirmé la détermination de dizaines de milliers de jeunes et de moins jeunes à défendre les droits et les libertés face à la multiplication des mesures liberticides, à commencer par cette fameuse proposition de loi relative à la « sécurité globale ».

Sans tenir compte de la mobilisation de milliers de manifestants, ni de l’opposition de nombreuses associations de défense des droits et des principes démocratiques, de syndicats de journalistes ou d’avocats, de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, le gouvernement avance sans sourciller. Cette attitude autoritaire nourrit la crise au plus haut niveau de l’état. Et partout la colère couve. Comme l’exprime Le Parisien du 6 décembre, « L’élysée (est) sur un volcan ». Mais il fait comme si ce n’était pas le cas. Ainsi à l’occasion du conseil des ministres du 9 décembre et malgré les réserves du conseil d’état, le gouvernement a présenté son projet de loi sur « le séparatisme », désormais rebaptisé « confortant les principes républicains ». Ce projet de loi de stigmatisation et de discrimination, remet en cause les lois fondatrices de la République, celle de 1905 sur la «séparation des Églises et de l’État » et celle de 1901 relative au « contrat d’association ».

Provocation supplémentaire, le ministère de l’Intérieur a publié en catimini, le 2 décembre dernier, un décret élargissant les possibilités de fichage des individus et personnes morales. Ce décret – 2050-1511 – autorise à ficher des groupements ou des personnes en raison de leurs « opinions » politiques, de leurs «convictions» philosophiques ou religieuses, et de leur «appartenance» syndicale. L’objectif est de prévenir les atteintes à la sécurité publique ou « à la sûreté de l’état ». Bigre !

C’est là un glissement qualitatif vers un état totalitaire ou pour le moins autoritaire. Si cela continue dans cette direction, c’est tout simplement la liberté de revendiquer qui sera remise en cause. Comme indiqué dans le préambule des statuts de la Confédération Générale du Travail Force-Ouvrière, nous ne pouvons pas être indifférents à la forme de l’état : « Considérant que le syndicalisme ne saurait être indifférent à la forme de l’État parce qu’il ne pourrait exister en dehors d’un régime démocratique, les Syndicats Force Ouvrière reconnaissent au mouvement syndical le droit, lequel peut devenir un devoir, de réaliser des rapprochements ou des collaborations en vue d’une action déterminée lorsque la situation l’exige expressément ».

Les dispositions prises pour restreindre les libertés nous ont donc amenés à nous rapprocher de la Ligue des Droits de l’Homme, de la Libre Pensée et du Syndicat des Avocats de France –entre autres- pour engager ensemble « une action déterminée » afin d’obtenir le retrait de la proposition de loi relative à la «sécurité globale».

Mais ceux qui veulent à tout prix limiter les libertés, en particulier celle de manifester, cherchent par tous les moyens à discréditer nos manifestations. Le 5 décembre à Paris, le cortège a été bloqué au bout de quelques centaines de mètres. La coordination « Stop loi sécurité globale », qui regroupe toutes les organisations à l’initiative de la manifestation, dénonce dans un communiqué « la stratégie délibérée de la terre brûlée mise en place par la préfecture de police de Paris ». Elle écrit : « Alors que des dizaines de milliers de personnes étaient venues manifester pacifiquement, cette stratégie a abouti à de nouvelles violences, des mutilations et à des blessures graves. Cette stratégie entrave le droit de manifester, nous le dénonçons ». à Nantes, bien après la manifestation déclarée en Préfecture, et qui s’est relativement bien déroulée, des policiers ont été victimes d’un jet de cocktail Molotov. Nous avons condamné les agissements de ces «idiots utiles» que l’on appelle les casseurs (1). Mais il s’en est trouvé plus d’un pour déclarer dans la presse,  à mots couverts, que nos organisations syndicales étaient responsables de cette situation. Cinq jours après la manifestation de samedi, aucune rédaction n’a contacté Force Ouvrière pour connaître notre version des faits et notre position. Aucun des communiqués n’a été publié dans la presse (2).

Peu importe, nous ne lâcherons pas.

Nous appelons à un nouveau rassemblement mardi 15 décembre à 17H30 devant la Préfecture à Nantes(3), pour préparer les conditions d’une mobilisation d’ampleur à l’occasion de la reprise du calendrier parlementaire en janvier avec l’objectif d’obtenir le retrait de la proposition de loi relative à la « sécurité globale » et de toutes les dispositions liberticides. 

(1)  les communiqués FO et intersyndical  sont dans le numéro de l’OS de décembre, voir ci-dessous:

Communiqué FO

Communiqué Intersyndical

(2) Dernière minute : Ouest France publie ce 11 décembre au moment du bouclage du journal, des extraits du communiqué commun. ICI

(3) Samedi 12 décembre à 15h à Saint-Nazaire  ICI

par Michel Le Roc’h,

secrétaire général de l’union départementale

CGT-Force Ouvrière de Loire-Atlantique

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