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31 / 07 / 2020

Report de l’assurance-chômage : pas tout à fait…

HAMILTON/REA

 

Ce qui est intolérable, c’est que les plus précaires vont en faire les frais, s’indigne Michel Beaugas, secrétaire confédéral de FO chargé du dossier. En effet, certaines dispositions de la réforme de l’assurance-chômage vont bel et bien s’appliquer, via un décret effectif sous peu, alors que le gouvernement avait laissé entendre, le 17 juillet, qu’elle serait reportée intégralement.

Le document est parvenu le 23 juillet au soir aux interlocuteurs sociaux. Une douche froide en plein été car le texte du projet de décret sur la réforme de l’assurance-chômage n’est pas vraiment celui qu’avait laissé entendre le chef du gouvernement lui-même, le 17 juillet. En effet, cette réforme n’est pas suspendue jusqu’au 31 décembre pour tout le monde : le retour aux règles antérieures au 1er novembre 2019 ne concernera pas les personnes ayant terminé leurs contrats de travail entre le 1er novembre 2019 et le 31 juillet 2020.

Les précaires touchés de plein fouet

Catastrophique pour ces dernières, la plupart affectées par la crise sanitaire. Intolérable pour Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé de l’emploi, l’assurance-chômage et les retraites : ce sont les plus précaires, dont les saisonniers, qui vont être frappés de plein fouet. Le problème est celui du temps nécessaire au rechargement des droits (possible lorsqu’on travaille pendant sa période de chômage).

Il leur faudra quatre mois contre un mois avant le 1er novembre 2019 (la réforme suspendue demandait six mois) alors que l’économie a été sinistrée par la crise sanitaire, notamment dans le secteur touristique. 8 à 10 000 personnes par mois devraient être touchées par ces dispositions selon Michel Beaugas, qui rappelle qu’elles sont pour le moins inopportunes alors que l’Unédic a estimé que le nombre des destructions d’emplois en 2020 atteindra les 900 000.

Durcissement

Devant passer incessamment devant le Conseil d’État pour s’appliquer au 1er août, le projet de décret, prévoit de plus que le retour aux quatre mois pour accéder aux allocations chômage sera calculé sur les vingt-quatre derniers mois et non sur vingt-huit. Le durcissement est toujours à l’ordre du jour.

Contre-productif pour FO

Nous avons écrit aussitôt à la ministre du Travail, indique Michel Beaugas, qui rappelle que FO revendique toujours l’abandon de cette réforme que le chef du gouvernement a, le 17 juillet, qualifié de bonne et dont une dernière partie devait s’appliquer à partir du 1er janvier 2021. Une année qui s’annonce noire pour l’emploi : une étude de la Banque de France a, en juin dernier, prévoit un chômage dépassant les 11,5% à la mi-2021 contre 8,1% fin 2019, souligne Michel Beaugas. Pour lui, le nouveau calcul d’indemnisation des chômeurs (nouvelles modalités de détermination du salaire de référence) va diminuer leur pouvoir d’achat, comme établi par une étude de l’Unédic publiée en septembre 2019, ce qui est dans un pays dont l’économie est porté par la demande intérieure, totalement contre-productif.

La confédération FO a réaffirmé, dans un communiqué le jour même, sa position qui demeure l’abandon de cette réforme néfaste pour les salariés se trouvant demandeurs d’emplois et le retour à la convention négociée en 2017.

chaud ! chaud ! chaud !

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