>Édito

20 / 12 / 2018

N’en jetez plus, la cour est pleine!

Depuis quelques semaines, une colère profonde s’exprime dans tout le pays. La hausse du prix des carburants a été l’élément déclencheur d’un ras-le-bol qui couvait depuis longtemps. Cette colère a pris la forme des « gilets jaunes ».

La réalité, c’est que les mesures prises par ceux « d’en haut » ne sont plus tolérables. D’un côté, ils octroient 40 milliards au patronat au titre de l’année 2019 (CICE et baisse de cotisations) et multiplient les cadeaux avec comme résultat une augmentation de 23,5% des dividendes versés aux actionnaires en 2018 ; de l’autre, ils saignent le salariat et menacent toutes les conquêtes sociales.

La fracture est béante et les mesures annoncées la semaine dernière par le Président de la République ne peuvent qu’accroître le mécontentement.

Comme à l’occasion des mobilisations syndicales contre la loi Travail ou les « ordonnances Macron », le gouvernement et le Président de la République ont décidé une fois de plus de rester droit dans leurs bottes et de «garder le cap». Tous les arguments, y compris ceux de « l’urgence climatique », ont été utilisés pour justifier cette attitude.

Le Président de la République a lâché quelques miettes, pas même d’augmentation significative du Smic ou du point d’indice dans la fonction publique, aucune ouverture de négociations sur l’augmentation des salaires dans le secteur privé et l’aumône pour les retraités. Les patrons pourront verser unilatéralement, sans négociation préalable, une prime exceptionnelle désocialisée et défiscalisée à leurs salariés. Que du bonheur! Dans le même temps, le train des « réformes » est confirmé, celles des retraites, de l’assurance chômage et bien d’autres encore.

Affaibli et déstabilisé par cinq semaines de contestation, le Président de la République ne peut plus, malgré tout, avancer avec la même arrogance. C’est la raison pour laquelle, il affiche aujourd’hui sa volonté de renouer le « dialogue » avec les « partenaires sociaux ». Nous ne sommes pas dupes, la volonté du chef de l’Etat n’est pas de négocier une amélioration des conditions de vie du salariat, mais d’associer les organisations syndicales, « les corps intermédiaires » (1) selon la terminologie à la mode, à la mise en œuvre de sa politique.

Laurent Berger ne cache pas sa satisfaction. Quoi de plus normal après tout ? La CFDT a toujours accompagné les reculs sociaux et ses positions rejoignent sur bien des points les conceptions idéologiques défendues par Emmanuel Macron. C’est le cas pour les retraites par exemple.

La Commission Exécutive Confédérale du 13 décembre dernier a donc eu raison de rappeler, tout « en soulignant que le mouvement syndical des salariés ne peut s’isoler dans la nation », que «l’indépendance syndicale, vis-à-vis de l’Etat, toute structure ou influence extérieure, est le gage de la défense des droits des salariés, et est étrangère à toute notion de pacte social ». Le rôle du syndicat, plus que jamais, est de défendre les intérêts matériels et moraux de la classe ouvrière, d’améliorer les conditions de vie et de salaire de celle-ci et non de participer à la mise en musique des plans destructeurs d’ampleur décidés « en haut ».

C’est cette détermination qui nous a permis de maintenir notre première place à l’occasion des élections dans la fonction publique d’Etat et de ravir la 2ème place à la CFDT dans « l’hospitalière ».

C’est cette détermination qui nous a permis de préserver notre confédération des attaques et calomnies.

L’heure n’est donc pas à participer à des discussions stériles, à « prendre le thé » avec les ministres, mais au contraire à se préparer aux combats à venir.

C’est le sens de la conclusion de la déclaration de la Commission Exécutive Confédérale : «Force Ouvrière réaffirme la nécessité d’engager la mobilisation à tous les niveaux permettant de créer le rapport de force interprofessionnel y compris par la grève, et invite les syndicats à organiser les assemblées générales en ce sens».

(1) Lire:   « les corps intermédiaires » 

 

par Michel Le Roc’h,

secrétaire général de l’union départementale

CGT-Force Ouvrière de Loire-Atlantique

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