>Édito

24 / 04 / 2019

Nous ne mangeons pas de ce pain-là

L’incendie spectaculaire de Notre Dame à Paris le 15 avril dernier a conduit le Président de la République a repousser ses annonces. C’est donc ce jeudi 25 avril, dix jours après l’incendie, qu’il interviendra à la télévision pour détailler les mesures qu’il entend mettre en œuvre suite au « Grand débat ».

Dix jours mis à profit pour appeler à l’union nationale, décréter une collecte nationale et décider que la cathédrale serait reconstruite dans les cinq ans. À peine la souscription lancée, les multimilliardaires Bernard Arnault et François Pinault annonçaient des dons de 200 et 100 millions d’euros ; une bagatelle au regard de la fortune des deux hommes. Une richesse qui éclate une fois de plus au grand jour comme conséquence de l’exploitation de la force de travail des salariés. Pour ne donner que quelques chiffres, les plus riches (1 %) ont capté 22 % de la richesse produite en 2017 dans l’hexagone. Sur les vingt dernières années, la fortune totale des plus grandes richesses françaises a été multipliée par douze alors que le nombre de personnes pauvres a augmenté de 1,2 million.

Les mesures qui seront annoncées jeudi – pour l’essentiel d’ores et déjà connues – ne visent nullement à inverser cette tendance. Le chef de l’État compte poursuivre dans la même direction : réduire les déficits publics en s’attaquant aux « dépenses sociales » et aux services publics, augmenter le temps de travail, etc.

Il a beau rassurer – promettre en contrepartie une baisse de l’impôt sur le revenu pour les « classes moyennes », une indexation sur les prix des pensions inférieures à 2 000 euros et aucune fermeture d’école ou d’hôpital d’ici à 2022 sans l’accord des élus locaux –, il sait que la situation est fragile. Explosive même, en particulier depuis la révolte des gilets jaunes débutée en novembre dernier.

La violence et l’escalade répressive à l’égard de ceux-ci suscite un émoi considérable dans toutes les couches de la classe ouvrière. L’interdiction de certains rassemblements syndicaux en application de la loi « anti-casseurs » – celui des retraités de Périgueux à titre d’exemple – est digne d’un État totalitaire. « On se croit revenu sous le régime de Vichy », déclarait dernièrement Charles de Courson, député de la Marne, devant ses collègues de l’Assemblée nationale.

Cette répression a bien entendu un contenu, celui de liquider coûte que coûte les conquêtes sociales pour répondre aux exigences du capital financier et de l’Union européenne.

 

« Nous n’acceptons pas la

remise en cause de nos pensions

et sommes prêts à tout mettre en oeuvre

pour faire échouer le projet gouvernemental. »

À Bruxelles justement, la réduction des « déficits publics » – et la nécessité d’alléger le poids des services publics – revient régulièrement comme un leitmotiv. Mais qui est responsable des déficits publics ?

Dans un récent audit, la Cour des comptes européenne estime qu’entre 2008 et 2017, les États et l’Union européenne ont fourni 1459 milliards d’euros de capitaux aux banques et 3659 milliards d’euros en trésorerie. Le rapport conclut que cela explique le « gonflement de la dette publique ».

Est-il nécessaire de commenter ?

Dans ce contexte, en tant qu’organisation syndicale, il nous revient d’être attentifs à la révolte qui affleure dans le pays. Tout indique que nous devons être offensifs, plus que jamais tournés vers la satisfaction des revendications. Les professeurs des écoles contre le projet de loi Blanquer ; les éboueurs de Lyon contre la privatisation ; maintenant les urgentistes de Paris pour défendre leurs conditions de travail et revendiquer une prime spécifique de 300€, tous expriment nettement leur volonté de ne rien lâcher. C’est cette même détermination que les fonctionnaires afficheront par la grève ce jeudi 9 mai, à l’appel de FO dans un cadre large d’action commune, pour la défense du service public et du statut, contre le projet de loi dit de « transformation de la fonction publique ».

Il nous revient d’expliquer inlassablement à tous les salariés, du privé comme du public, le contenu de la « réforme » des retraites, qui vise mécaniquement à faire baisser le montant des pensions. En quittant la concertation sur les retraites, la confédération cgt-Force Ouvrière a pris ses responsabilités. Elle a donné un premier signal au gouvernement et au patronat, mais également à l’ensemble des salariés : nous n’acceptons pas la remise en cause de nos pensions et sommes prêts à tout mettre en oeuvre pour faire échouer le projet gouvernemental. L’affirmation est d’autant plus importante que, mis en difficulté, le Président de la République vient de réactiver l’idée d’une « conférence sociale et citoyenne », avec le soutien entre autres de la CFDT.

Son objectif est d’associer les organisations syndicales à la mise en place des « réformes » concernant « les sujets épineux » comme l’allongement du temps de travail, la transition énergétique ou la dépendance… Il va de soi que nous n’avons rien à faire dans une telle conférence.

Attachés à la seule défense des intérêts particuliers et collectifs de la classe ouvrière, nous y opposons au contraire notre stricte indépendance.

par Michel Le Roc’h,

secrétaire général de l’union départementale

CGT-Force Ouvrière de Loire-Atlantique

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