>Édito

13 / 12 / 2017

MALTRAITANCE

Lundi 4 décembre 2017, l’Assemblée nationale a adopté en lecture définitive le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2018. Celui-ci marque une nouvelle étape dans les économies qui seront imposées aux établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux dans notre pays. Cela fait suite au refus de la ministre de la Santé de dégeler l’intégralité des 350 millions d’euros de crédits mis en réserve début 2017, n’en attribuant que 150 millions et provoquant, à juste titre, la condamnation des fédérations représentant les établissements.

La ministre de la Santé, qui rêve à terme de réduire de 30 % les dépenses de l’assurance maladie, va ainsi imposer 4,2 milliards d’économies au secteur de la santé en 2018, dont 1,6 milliard aux établissements. Ce nouveau plan va étrangler encore plus les hôpitaux et les EHPAD qui sont déjà au bord de l’asphyxie. Les conditions de soins et de prise en charge des personnes âgées sont de l’avis unanime catastrophiques et à la limite de la maltraitance, avec un temps limité pour la toilette, quelquefois une douche par mois.

À plusieurs reprises, notre fédération a alerté les pouvoirs publics et réclamé des mesures d’urgences. Fait inhabituel, les cinq fédérations syndicales et l’association des directeurs au service des personnes âgées ont même demandé le 29 octobre dernier à être reçues par le Président de la République en personne. Demande balayée d’un revers de main : « Voyez avec la ministre ! »

Dans le même temps où il reçoit les Bill Gates, Michaël Bloomberg et autre Richard Branson à l’Élysée pour discuter de la meilleure manière de placer leurs fortunes dans des investissements juteux estampillés « investissements verts » il refuse même d’aborder la situation dramatique d’accueil et de soins des 730 000 résidents en établissements d’hébergement dont 80% vivent en EHPAD. Selon une enquête de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques, 93% des résidents ont besoin d’aide pour réaliser leur toilette, 86% en ont besoin pour s’habiller et 70% pour s’alimenter.

La ministre de la Santé reconnaît à demi-mot qu’il y a un problème. Mais voilà, « le redressement des comptes publics » – « le pillage des comptes publics » dirions-nous à FO – est prioritaire. Chacun doit le comprendre, la France s’est engagée auprès de Bruxelles. Et puis la situation de certains EHPAD est liée en fait à des soucis de « management » précise-telle du haut de sa chaire. Et si les EHPAD pouvaient évoluer vers une « plateforme de services et de soins à domicile »  combinant prise en charge en établissement, prise en charge à domicile, courts séjours transitoires, ça coûterait moins cher, pardi !

C’est dans ce contexte que la fédération Force Ouvrière des services publics et de santé a organisé une conférence nationale le 28 novembre dernier au siège de la confédération. Les 350 délégués venus de toute la France se sont prononcés pour une mobilisation nationale dans les EHPAD début 2018 et ont adopté  « une alerte sur la situation des EHPAD» réclamant en particulier l’application de la mesure prévue par le Plan solidarité grand âge : « un agent par résident ». Le taux d’encadrement au niveau national n’est que de 0,61 agent par résident et, en Loire-Atlantique, ce taux est bien souvent inférieur à 0,50. Pour commencer, 25 000 créations d’emplois sont nécessaires pour remettre à flot les EHPAD.

Depuis la conférence, la date du 30 janvier 2018 a été arrêtée comme journée de grève nationale. Réunis le mardi 12 décembre en Commission Administrative, les 60 militants des syndicats du Groupement Départemental des Services Publics et de Santé FO de Loire-Atlantique se sont félicités de cette initiative:  « devant l’annonce de la Fédération de la date du 30 Janvier 2018, les syndicats du Groupement Départemental de Santé FO 44 s’engagent à tout mettre en œuvre, y compris par l’action commune, pour que cette journée de grève soit un point d’appui, avec le soutien de l’interprofessionnelle, pour faire reculer le gouvernement et obtenir la satisfaction de nos légitimes revendications ».

L’Union Départementale CGT Force Ouvrière (1) de Loire-Atlantique mettra tout en œuvre pour aider à assurer le succès de cette journée de grève.

(1) Sur la terminologie « CGT-Force Ouvrière » : rappelons qu’il y a 70 ans maintenant, le 19 décembre 1947, la seconde conférence nationale des groupes FO décidait pour préserver l’indépendance syndicale de quitter la CGT, récemment inféodée au PCF. Le 12 avril 1948, la Cgt-Force Ouvrière était constituée avec l’objectif de rester fidèle aux traditions d’indépendance et de liberté des fondateurs de la vielle CGT (congrès de fondation en 1895 / Charte d’Amiens de 1906).

par Michel Le Roc’h,

secrétaire général de l’union départementale

CGT-Force Ouvrière de Loire-Atlantique

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Communication du Bureau

de l’Union départementale CGT-FO de Loire-Atlantique

 – Lundi 4 décembre 2017 –

L’Union Départementale CGT 44 a décidé d’organiser un rassemblement  ouvert « aux organisations syndicales de salariés, associations  humanistes et militants politiques progressistes » pour soutenir deux de ses militants jugés pour des actes remontant à la manifestation du 21 septembre dernier à laquelle nous ne participions pas. La CGT 44 nous a proposé de signer un communiqué commun des organisations syndicales pour soutenir ces militants.

Nous avons décidé de décliner cette proposition et de ne pas participer au rassemblement à caractère « politico-syndical »  du 14 décembre. Par contre, nous avons décidé de faire connaître notre opposition à toute «criminalisation» de l’action syndicale. Voici ci-dessous le courriel envoyé à l’UD CGT 44, le 4 décembre dernier :

« Notre bureau de l’UD réuni ce matin a décidé de ne pas s’associer à cette démarche intersyndicale et au rassemblement large organisé le 14 décembre (syndicats, associations humanistes et militants politiques progressistes pour citer l’appel de la CGT 44). Par contre, et de façon indépendante, nous ferons connaître la déclaration suivante :

 A l’occasion du jugement de deux militants de la CGT le 14 décembre prochain, l’UD Cgt-FO de Loire Atlantique réaffirme son opposition à toute criminalisation de l’action syndicale et revendicative et réclame la relaxe des deux syndicalistes ».

 Au-delà de cette prise de position (violence contre les manifestants et criminalisation de l’action syndicale), nous tenons à nouveau à pointer la responsabilité de certains individus qui profitent de nos manifestations, se réfugient dans nos cortèges, en prennent la tête même et cassent sans vergogne.

 Ils jettent ainsi le discrédit sur nos actions revendicatives et sont de ce fait des alliés de circonstance du pouvoir. N’oublions pas qu’ils se réclament d’un « comité invisible » qui prône l’association « capital-travail » et considère « les forces syndicales » comme « premier obstacle, bien avant la police proprement dite ».

L’organisation d’un « 2ème tour » à l’occasion de la dernière manifestation, main dans la main avec ces « casseurs », ne peut que légitimer leurs actions destructrices et donner le prétexte à la violence en face.

 A qui profite tout cela ?

 Michel Le Roc’h

Ab OS

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chaud ! chaud ! chaud !

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