>Édito

12 / 03 / 2014

LES PSYCHOPACTES

Comme prévu la CFDT a signé le « pacte de responsabilité ».

Avec l’aide des médias, le scénario s’est déroulé comme dans les films américains : suspense et happy-end ! Le matin de la négociation, les patrons ne cédaient rien. Coup de gueule de la CFDT, et le MEDEF, effrayé, capitulait, et, la corde au cou, lâchait tout !

Totalement ridicule ! Au terme de cet accord, le gouvernement se voit autorisé à accorder 30 milliards (excusez du peu) de nouvelles exonérations aux patrons.

En échange, le président du MEDEF, Monsieur Gattaz, promet d’augmenter les dividendes des actionnaires… Cynique mais logique. S’il suffisait de baisser «les charges» des entreprises pour créer de l’emploi, cela se saurait. Depuis plus de 20 ans, les gouvernements appliquent cette politique qui débouche sur la progression constante du chômage.

Comme prévu aussi, notre Confédération n’a pas signé ce pacte. Pour notre part ni suspense ni cinoche. Dès son annonce par le Président de la République, notre secrétaire général Jean-Claude Mailly avait clairement affirmé notre position, en précisant que la signature d’un pacte était contraire à nos principes, et que nous appellerions à la mobilisation pour nous y opposer.

Quant à la CGT, elle non plus n’a pas signé. Avec notre Confédération, la FSU et Solidaires, elle appelle à la grève et à manifester le 18 mars. C’est bien là l’essentiel.

Pour autant nous ne saurions ignorer qu’en son sein le débat est ouvert. La signature d’un accord par son bureau confédéral avec la CFDT et les récentes déclarations de son secrétaire général Thierry Lepaon provoquent de nombreuses réactions internes.

Il faut bien dire que Thierry Lepaon a fait fort en déclarant : «Il n’existe à la CGT aucune opposition de principe face au patronat. L’entreprise est une communauté composée de dirigeants et de salariés… et ces deux populations doivent pouvoir réfléchir et agir ensemble dans l’intérêt de leur communauté».

Il revient naturellement aux militants de la CGT dans le cadre de leur structure de poursuivre cette discussion, qui éclaire l’autre débat à propos du «syndicalisme rassemblé».

Mais ne soyons pas hypocrites. C’est tout le mouvement ouvrier qui est concerné par cette question.

Pour notre part, dès 1969, nous avons clairement tranché en appelant à voter non au référendum du Général de Gaulle qui prévoyait la création d’un nouveau sénat intégrant les confédérations syndicales, et aussi et déjà la régionalisation.

Pourtant nous sommes encore aujourd’hui régulièrement confrontés à cette question, car si le Général de Gaulle a subi un échec en 1969, les zélateurs d’un ordre néo-corporatiste n’ont pas renoncé.

Dès 1974, sous l’impulsion d’Olivier Guichard, sont créés en même temps que les Régions, les Comités Economiques et Sociaux Régionaux.

Cette volonté d’associer les syndicats à la gestion des régions est encore affirmée en 1982 avec les lois de décentralisation de Gaston

Deferre ; et aujourd’hui le gouvernement persiste dans la même voie, en engageant l’acte III de la décentralisation.

Cette offensive qui vise à nous faire abandonner le terrain de la défense des intérêts particuliers, c’est-à-dire spécifiques, de la classe ouvrière au profit d’un prétendu intérêt général ou bien commun, ne s’arrête pas à l’échelon régional.

Sous des formes diverses, aujourd’hui le pacte de responsabilité ou les multiples «conférences sociales», les gouvernements cherchent en permanence à nous associer à leurs décisions. Le combat pour préserver l’indépendance syndicale est donc permanent.

Dans les prochains mois nous serons encore confrontés à cette volonté, car d’ores et déjà la Commission européenne juge que les mesures présentées par le gouvernement sont insuffisantes, et, pour faire pression, vient de «mettre la France sous surveillance». C’est pourquoi le gouvernement prépare un nouveau plan «d’économies» de 50 milliards. Il est inévitable qu’il cherche sous une forme quelconque à nous embarquer dans cette nouvelle galère. Ne doutons pas que nous saurons une fois encore déjouer ses manœuvres. D’ailleurs l’appel à la grève du 18 mars est déjà une réponse.

La politique menée conjointement par le gouvernement, le patronat et la CFDT est rejetée massivement par la classe ouvrière. Ce rejet peut se traduire de diverses manières. Pour notre part nous avons choisi l’action pour la satisfaction de nos revendications.

Le 18 mars, par la grève nous dirons non au pacte d’austérité.

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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