>Histoire

31 / 10 / 2020

Le Bureau international du travail nous alerte …

Alors qu’au plan international, les gouvernements se saisissent de l’aubaine de la pandémie pour tenter d’accélérer le rythme des contre-réformes, le Bureau international du travail établit des constats accablants.

Les zones franches (appelées aussi, zones économique spéciales, ZES) prolifèrent

130 pays touchés : une véritable épidémie.

Le Bureau des activités pour les travailleurs de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a établi que « ces zones – souvent des lieux fortement gardés et clôturés –  prolifèrent dans le monde entier ». Elles frappent désormais 130 pays. 66 millions de travailleurs seraient concernés. Le rapport de l’OIT indique que d’autres estimations indiquent un chiffrage bien plus considérable. L’OIT écrit :

« Les ZES constituent de véritables concessions arrachées aux pays où les capitalistes font la loi … la règle, ce sont des CDD et la liberté totale de débaucher ». Il faut savoir que « la totalité de la production de ces zones est généralement exportée » et ne profite pas aux populations.

Il est certain que les institutions internationales, FMI, Banque mondiale, Union européenne rêvent, sous une forme ou sous une autre, d’une généralisation des ZES à toute la planète. Ils veulent nous ramener aux temps anciens du contrat individuel de louage de service ; une société avec un minimum de droits et garanties, un code du travail allégé, sans conventions collectives, sans statuts.

Un autre rapport de l’OIT (de 2018) indique :

« Deux milliards de personnes survivent dans l’économie informelle (61 % de la population active dans le monde)  ». 39 %  échappent à cette précarisation galopante. C’est ce qui rend fous les promoteurs de l’économie capitaliste.

En Afrique, 85 % relèvent de l’économie informelle !

C’est l’un des aspects de la guerre des classes.

Les gouvernements, « conseillés » par les institutions internationales, cherchent à utiliser la « crise sanitaire pour accélérer les contre réformes, ce que le gouvernement français résume par la formule : « garder le cap, accélérer le rythme … » 

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Un récent rapport de l’OIT note : « 82 % de la population du continent africain vit sans protection sociale ». Avec la multiplication des zones économique spéciales, la situation risque de s’aggraver.

L’Afrique, terrain de chasse privilégié.

Prenons l’exemple du Nigéria.

Au Nigéria, ex colonie britannique, la loi qui régit le fonctionnement des ZES indique « il n’y aura ni grève, ni lock-out pendant une période de dix ans après le début des opérations dans la zone … »

Ni grève, ni lock-out …  c’est le cœur de la Charte du travail du régime mussolinien, puis de la Charte du travail de Vichy … 

Est-ce un hasard si un vent de révolte souffle sur ce pays ? le gouvernement répond par la répression, brutale et l’instauration du couvre-feu …

Les syndicats ouvriers indépendants ne sont pas les bienvenus dans ces zones très « spéciales ». L’OIT note toutes les difficultés à faire respecter les conventions 87 sur la liberté syndicale, 98,  sur la liberté de négociations ou 111 concernant les discriminations : « beaucoup de travailleurs des ZES sont des migrants(des réfugiés)internés »(Rapport OIT).

L’OIT affirme avec raison : « l’élimination du travail forcé reste un grand défi dans les ZES ». Officiellement, le « travail forcé a été supprimé après-guerre.

 Partout note le rapport, « les employeurs adoptent des pratiques contre les travailleurs qui se livrent à des activités syndicales, ayant recours entre autres, à des licenciements, des transferts, des listes noires ou des violences physiques ». C’est l’esclavage « moderne » du XXIème siècle. Sont particulièrement exposées « les femmes jeunes de moins de 23 ans » qui constituent une grande partie des « employés » de ces zones et … les enfants, en violation des conventions 138 et 182 de l’OIT. (Rapport OIT).

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Du colonialisme des origines au néo colonialisme des XXè et XXIème siècle, une très vieille histoire.

Les « zones d’influence » de la France.

En 1990, le président de la république, François Mitterrand, réunit ses chefs d’Etat africains à La Baule. Ceux du Gabon, ou encore du Congo-Brazzaville, pays où le pétrole coule à flot, sont au premier rang. Mitterrand y déclare :

« Il faut des codes, des règles pour faciliter les investissements étrangers. Pourquoi pas des zones franches, par exemple ? Certains d’entre vous l’ont fait … (il y a les bons et les mauvais élèves) nous ne voulons pas intervenir dans vos affaires intérieures ». La société pétrolière ELF-Congo, filiale d’ELF-Aquitaine s’en charge !

L’exploitation de « notre » pétrole au Gabon et au Congo s’accompagne de création de zones franches. Dans ces secteurs « innovants », le droit du travail reste une incongruité.

Un autre projet de ZES concerne actuellement conjointement, le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Rappelons que l’Etat français contrôle militairement la région du Sahel (Mali, Burkina, Niger). Des petits films de propagande, bien faits, il faut le reconnaître, circulent sur le net,  à des années-lumière de la situation réelle des populations dans des pays où il est bien difficile de faire respecter les libertés syndicales les plus élémentaires.

Lu dans l’inFO militante du 21 octobre.

L’article intitulée « FMI : le maintien des pays pauvres dans la spirale de l’endettement » note que, « l’Afrique est au bord du précipice ». La COVID contribue un peu plus à tendre la situation. Les « experts du FMI estiment que sur le continent «  le revenu des ménages pourrait reculer de 12 % cette année et 43 millions de personnes supplémentaires pourraient tomber dans l’extrême pauvreté ».

La brutalité des mesures prises au nom de : « on est tous dans le même bateau » provoque des manifestations et des grèves, en Afrique comme partout dans le monde.

Mais là non plus, il n’est pas possible de « confiner » les revendications.

JM 31 octobre 2020

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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