>Édito

17 / 11 / 2016

LA FOIRE DU TRÔNE

La campagne des élections présidentielles est maintenant pleinement lancée. Les « primaires » à droite et au centre sont l’occasion d’échanges aigres-doux entre les différents candidats, mais, à vrai dire, le « spectacle » y est affligeant et sans intérêt (1) La « gauche », engluée dans une crise sans précédent, tente également de fourbir ses armes, mais après « les petites confidences » de François Hollande le mois dernier, le coeur n’y est plus.

Un point commun rassemble pourtant tous ces candidats « au trône » : la volonté de poursuivre à marche forcée la politique d’éclatement du code du travail, des conventions collectives, des statuts et de la sécurité sociale collective.

Pour y arriver, ils rêvent de discipliner les organisations syndicales et de les associer à la mise en oeuvre de toutes ces mesures liquidatrices. Ils rêvent même sans doute, entre les deux tours de l’élection présidentielle et au nom du combat contre les « extrêmes », d’obtenir un soutien électoral.

Ils n’obtiendront de notre confédération ni l’un, ni l’autre. Nous ne donnerons jamais de consignes de vote à l’occasion d’une élection politique et nous ne serons jamais les subsidiaires du pouvoir, quel qu’il soit, et ils le savent.

Malgré tout, ils poursuivent frénétiquement leur croisade contre les acquis ouvriers avec le soutien de quelques organisations prétendument syndicales dont au centre la CFDT. Bien entendu le grand patronat applaudit et revendique des efforts supplémentaires. Pierre Gattaz et les siens sont « aux anges ». La rémunération totale des patrons du CAC 40 s’est envolée de 18 % au titre de de l’exercice 2015, malgré un chiffre d’affaires en recul de 1%. Parmi eux, le mieux loti se nomme Olivier Brandicourt, directeur général de Sanofi où un plan de suppression de 600 emplois a été annoncé en février dernier. Il a empoché la somme rondelette de 16,2 millions d’euros !

Mais il y a un « hic ». Le fossé se creuse entre « l’establishment », pour reprendre un terme utilisé à l’occasion des élections américaines, et la majorité du peuple qui vit de son travail. Aux États- Unis, près d’un électeur sur deux a boycotté le scrutin et la campagne électorale a été marquée par un rejet profond des appareils des deux partis républicain et démocrate.

Et pour cause, la situation économique et sociale aux États-Unis est catastrophique. La presse française ayant très peu communiqué sur le sujet, préférant commenter les petites phrases des uns et des autres, il est utile de souligner les conditions dans lesquelles la classe ouvrière américaine se trouve aujourd’hui. Depuis 1980, 35 % des emplois industriels ont été supprimés et 47 millions d’Américains vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit 15 % de la population. Un million et demi de ménages vivent avec moins de deux dollars par jour. Un enfant sur cinq se nourrit grâce à des coupons alimentaires et un sur trente n’a pas de domicile fixe. Le nombre d’américains en âge de travailler et ne travaillant pas est de 102,6 millions, mais les statistiques n’en retiennent que 8 millions. 95 % des emplois détruits par la crise des «subprimes» ont été remplacés par des emplois précaires. Pour couronner le tout, les 300000 Américains les plus fortunés détiennent autant que 90 % de la population la moins aisée !

Les prétendants au « trône » devraient méditer tout cela (2). On ne peut gouverner impunément contre la classe ouvrière et ses acquis. Le recours au « 49-3 » permanent et à l’état d’urgence, est un acte contre la démocratie, à laquelle nous sommes attachés. Majoritaires dans le pays à l’occasion de la mobilisation du printemps contre le projet de loi travail – près de 70 % des citoyens et plus encore chez les salariés – nous allons poursuivre la mobilisation. Nos camarades hospitaliers ont montré le 8 novembre dernier leur détermination à ne pas laisser supprimer 22 000 postes et 16 000 lits dans les hôpitaux.

La ministre a balayé d’un revers de main les revendications portées par nos camarades. Les fédérations syndicales du secteur hospitalier, de la santé et de l’action sociale – celles qui résistent – ont décidé en conséquence d’organiser une manifestation nationale à paris au 1er trimestre 2017 avec grève. L’interprofessionnelle sera avec les camarades de la santé et du social pour organiser cette montée à Paris. Nous ne lâcherons pas

(1) Après le prix du pain au chocolat, le débat est monté d’un cran : nos chères petites têtes blondes (ou brunes) pourront prendre « une double ration de frites » à la cantine le jour où du jambon sera proposé au menu. Nous voilà rassurés… Vive la République !

(2) A méditer également ces deux citations : « C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser : il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites […] Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.» (Montesquieu) / « Le pouvoir rend fou et le pouvoir absolu rend absolument fou » (attribuée à de multiples auteurs, de Lord Acton à Alain).

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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