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France 11 / 12 / 2016

J.-C. Mailly (FO) à Rouen : retour sur la « folle loi Travail »

Video ci-dessous

 

Secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly participait jeudi à Canteleu au congrès de l’organisation en Seine-Maritime. Retour sur la loi Travail, questions sur la future présidentielle et le dialogue social.

Quelle parole êtes-vous venu porter aux adhérents de FO en Normandie ?

Jean-Claude Mailly. C’est l’occasion de rappeler quelques fondamentaux. Par exemple, le fait que pendant l’élection présidentielle, nous ne donnerons aucune consigne de vote, au premier comme au second tour. C’est aussi l’occasion de rappeler, dans un département industriel, qu’il faut continuer son développement ; et d’insister aussi sur les élections dans les TPE, sur le fait enfin qu’il faut savoir résister, notamment en période de crise .

Une façon de résister, c’est ce livre, « Les apprentis sorciers », que vous venez de publier et dans lequel vous revenez largement sur la loi Travail. Elle vous a marqué manifestement ?

Ce livre fait suite à la loi, une folle loi, que j’ai trouvée invraisemblable, tant sur la méthode où le gouvernement s’est planté, n’a même pas respecté les dispositions du Code du travail, que sur le contenu avec une remise en cause des conventions collectives nationales. Et ça n’est pas acceptable pour nous, qui plus est avec un gouvernement se disant de gauche… Bon, c’est ma vérité, un récit et une analyse.

Le gouvernement est passé en force avec l’article 49-3. Alors comment agissez-vous aujourd’hui ?

Par les recours juridiques. Il y a trois types de recours. Sur certains décrets en matière de durée du travail, on va aller au Conseil d’État et ensuite au Conseil constitutionnel. Il y a des recours par rapport à des directives européennes et des recours auprès de l’organisation internationale du travail.

Suppression des 35 heures, 500 000 fonctionnaires en moins, retraite à 65 ans… C’est ce que préconise François Fillon. Est-ce une vraie inquiétude ?

Bien sûr, c’est pour ça qu’on a commencé à réagir. Je crains par exemple pour l’avenir de l’assurance maladie. Si demain les plus aisés (je ne sais pas où ça commence) continuent à payer mais n’ont plus les mêmes droits, ils finiront par dire : on n’en veut plus de la sécurité sociale. Et ce serait la fin de l’assurance maladie. Et d’ailleurs M. Fillon se contredit : il fait le contraire pour les allocations familiales ; il rétablit l’universalité des prestations mais ce ne serait plus le cas avec l’assurance maladie. Il y a les 35 heures, l’avenir du service public…

Si François Fillon devient président, vous redescendez dans la rue ?

On verra. Entre une primaire et la présidence, il peut y avoir des changements. On peut espérer que M. Fillon nous entende par exemple sur la sécurité sociale, sur la durée du travail. Et ça ne veut rien dire d’annoncer : je vais supprimer 500 000 fonctionnaires. Où, dans quelles conditions ? En revanche, que nous ayons un débat sur les rôles et les missions du service public, ça me paraît important.

Avant la présidentielle, que vous inspire ce gouvernement de transition ?

Il y a des points, comme les 500 000 formations pour les chômeurs, la question de l’assurance chômage, des inquiétudes pour l’Afpa en formation continue… Il y a des décisions d’urgence à prendre, que j’ai commencé à évoquer avec le nouveau Premier ministre, que j’apprécie d’ailleurs car c’est un vrai républicain sincère.

Vous parlez souvent de l’Europe. Qu’en attendez-vous ?

Un des points dont on ne parle pas beaucoup dans ces campagnes des primaires, c’est l’avenir de l’Europe. FO est pour l’Europe mais critique sur la manière dont l’Europe se fait. Tous les syndicats européens ont fait une déclaration unanime il y a trois semaines critiquant les politiques d’austérité, demandant des investissements publics, des augmentations de salaires… Les politiques devraient en tenir au compte. Je pense qu’on arrive aux limites du néolibéralisme, en France comme ailleurs.

Où en est-on du dialogue social en France ?

Avec le Medef en tout cas, ça n’est pas simple. Il y a un président un peu curieux tout de même, qui va en Chine et dit : je quitte un pays communiste, la France, pour arriver dans un pays libéral, la Chine… Je me demande ce qu’il a fumé ! Cela dit, c’est moins vrai avec les artisans, la CGPME avec qui le dialogue est meilleur. Mais les discussions ne sont pas faciles en ce moment.

Propos recueillis par Marc Braun

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