>Histoire

10 / 09 / 2020

Guerre des classes et guerres impérialistes : suite… Georges Clémenceau.

3 / Guerre des classes à l’intérieur, guerre des classes à l’extérieur.

La CGT, voilà l’ennemie !

Le chef de guerre Clémenceau à ses mâles paroles en octobre 1918 :

«  Il faut faire la guerre, ne penser qu’à la guerre, c’est qu’il faut avoir notre pensée tournée vers la guerre et tout sacrifier aux règles qui nous mettraient d’accord dans l’avenir si nous pouvons réussir à assurer le triomphe de la France.

( …. ) Voilà pourquoi je suis au gouverne­ment et pas pour autre chose.  ( … ) Et les parents de ces hommes, les pères, les mères, nous les connaissons : stoïques eux aussi. Pas de plaintes, pas de récriminations.

( … ) Tout à l’heure, monsieur Constant me lançait une petite pointe sur mon silence en matière de politique étrangère. Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c’est tout un. Politique intérieure, je fais la guerre ; politique étrangère, je fais la guerre. Je fais toujours la guerre ».

Sa guerre, il la mène d’abord contre les militants syndicalistes, notamment ceux de la Fédération de la métallurgie qui refusent de se soumettre à l’UNION SACREE, les soldats français fusillés « pour l’exemple », traqués par les soins de Pétain, déjà ; contre les soldats russes enfermés au  camp de la Courtine, contre la « force noire » déportée d’Afrique pour la gloire de l’Empire éternel … alors qu’il s’est posé, 30 ans plus tôt, en anti Ferry, en farouche opposant du colonialisme (2).

 La guerre, « toujours ».

Le 23 octobre 1918, notre chef de guerre déclare : « Les alliés doivent provoquer la chute des soviets (par l’intervention des armées coalisées) et par la constitution d’un cordon sanitaire (qui isolera l’URSSS) et la condamnera à périr d’inanition ». Périr d’inanition … la barbarie planifiée.

Les discours guerriers de Clémenceau annonce la répression contre les instituteurs pacifistes. Le gouvernement d’union sacrée adopte toute une gamme de mesures répressives : suspensions, révocations, perquisitions à domicile, enquêtes, arrestations, procès en Conseils de guerre et arrestations ; jusqu’à six mois de prison ferme.

La presse bien-pensante se déchaîne. A titre d’exemple, la feuille d’extrême droite, la libre parole proclame : « l’école laïque, c’est l’école boche ». Les quelques instituteurs, surtout des institutrices d’ailleurs, qui ont établi des liens avec la CGT et les amis de Monatte sont évidemment particulièrement exposés.

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« Dialogue social » en 1906 ; grèves des mineurs.

Grèves ouvrières contre l’Union sacrée.

Alors que l’assassin de Jaurès a été acquitté, le gouvernement Clémenceau a les yeux braqués vers l’est où l’union sacrée a volé en éclats sous les coups de boutoir de la révolution russe. 

Un dispositif policier encadre toutes les initiatives ouvrières.

Par exemple, à Nantes, le 1er mai 1918.

Une réunion est convoquée à la Bourse du travail. Selon les directives gouvernementales, cette réunion est soumise à l’approbation du général commandant la 11ème région militaire. Un commissaire de police y assiste et transmet son rapport au préfet, ce qui n’empêche pas le secrétaire de l’UD, Cassin, de « flétrir les profiteurs de guerre et de dénoncer la présence policière dans la salle ».

Mais c’est au cœur du prolétariat parisien, aux usines Renault de Billancourt qu’est déclenchée une grève menée par les ouvrières de l’usine, en mai 1918. Le gouvernement Clémenceau répond par des leçons de morale et de la répression. Les centaines de travailleurs maghrébins transférés dans l’industrie de guerre de la métropole découvrent la réalité de la lutte des classes en France.

Après le 11 novembre 1918 et la « victoire » de la « France », le gouvernement s’efforce de créer les conditions d’une union sacrée perpétuelle en concédant des mesures sociales :

      Le 25 mars 1919, une loi instaure les toutes premières conventions collectives.

      En avril, la durée légale de la journée de travail est fixée à huit heures selon la déjà vieille revendication de la CGT.

Pourtant, le 1er mai 1919, l’Union départementale des syndicats de la Seine appelle à manifester pour les revendications ouvrières non satisfaites. Clémenceau interdit la manifestation.  L’armée est déployée et tire, rue Royale, place de l’Opéra et devant l’hôtel de ville. Un jeune militant CGT de dix-huit ans est tué. L’Humanité titre le 2 mai : « le gouvernement provoque des troubles ».

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Les travailleurs adhèrent massivement à la CGT ; une réalité jugée alarmante pour un gouvernement partisan d’une curieuse « paix sociale ».

A gauche …

Clémenceau avait bénéficié du soutien  de Viviani, président du Conseil au moment de la déclaration de guerre, Viviani venu de la « gauche », dès août 1914 :

« Debout donc, femmes françaises, jeunes enfants, filles et fils de la patrie ! Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur les champs de bataille. ( … ) Debout ! A l’action, au labeur, il y aura de » la gloire pour tout le monde ! » (3)

Ces propos ignobles sont utilement complétés par un autre compère lui-aussi venu de la gauche, encore un ministre de la guerre, Millerand, le 15 janvier 1915 :

« En temps de guerre, il n’y a plus de droits ouvriers, plus de lois sociales, il n’y a que la guerre ! ».

Et puis, il y a Albert Thomas, futur directeur du B.I.T. un enragé de la guerre … surnommé le « ministre des obus ». Partisan du « socialisme de guerre », il s’inquiète des conditions de travail des ouvrières des usines d’armement. Il préconise des « salles d’allaitement » sur place, pour ne pas perdre un temps précieux, et la création de crèches au sein même des usines. Un génie …

Sans oublier Guesde, ministre d’UNION SACREE, lui aussi …

Et bien d’autres …

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Manuel Valls et ses amis corporatistes de gauche, ici à l’occasion de cinquantenaire de la CFDT : Maire, Notat, Chérèque … Valls est fasciné par l’homme de pouvoir Clémenceau, « cet ouvrier besogneux qui gouverne au milieu de toutes les difficultés  … Clémenceau est avec de Gaulle, l’autre grande figure du XXème siècle que nous admirons tous ». (octobre 2014). Notons quand même que Clémenceau-la-guerre, n’a pas lui, été contraint de s’auto exfiltrer, malgré sa très grande impopularité.

Le colloque de 2014. Du beau monde …

La fiche de présentation de l’évènement nous apprend : « que le colloque est placé sous le haut patronage de François Hollande ».

On y retrouve une pléiade de ministres ou ex ; des pointures tous terrains : Manuels Valls que les répressions anti syndicales du « TIGRE » font toujours rêver, Pierre Joxe, un « socialiste » et  Roselyne Bachelot. La toute nouvelle ministre de la culture, avait déclaré en 2012 « Clémenceau se prononça contre le travail des enfants et le droit à la retraite ». C’est vrai. « Les responsables d’aujourd’hui feraient bien de s’inspirer d’un tel discours ». Quelle farceuse !

Jean-Noël Jeanneney, autre ministre, de « gauche », responsable de l’Institut François Mitterrand, a causé sur le thème édifiant : « Clémenceau calomnié ».  Il déclare (en 2014) : « Clémenceau, au nom d’une certaine humanité et de l’égalité des hommes sur cette terre est farouchement anti colonialiste ». Sans commentaire.

 Jeanneney nous gratifie de cette puissante réflexion : « qu’est-ce que le macronisme ? « Un gouvernement  des centres …. Contre les extrêmes … et puis la gauche et la droite renaissent … » Tout va bien.

Jean-Pierre Chevènement, ex ministre de l’intérieur avait conclu les travaux du colloque.

Le 10 novembre 2018, il a  a synthétisé son point de vue :

« Clémenceau, c’est l’homme qui ne transige pas avec les principes républicains, la laïcité, la séparation des Eglises et de l’Etat … … mais aussi un attachement profond à la liberté individuelle …. » Concernant la répression des grèves : « il se heurte à une très grande inflexibilité des chefs syndicalistes et, à un moment donné, c’est la troupe qui est amenée à tirer, mais Clémenceau n’a pas voulu cela ». Sauf que l’ordre de tirer n’est pas donné par le Saint Esprit !

JP Chevènement pense que « Clémenceau est le plus grand homme du XXème siècle après le général de Gaulle ».

Toujours cette manie d’adorer des sauveurs suprêmes …

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Il y a les va-t-en-guerre de l’arrière et les gueules cassées, « qui ne sont rien » … Clémenceau aimait se rendre non loin du front pour « y flairer le boche ».

4 /Les historiens rocardiens montent au front.

 A / Serge Bersnstein rappelle le programme de Clémenceau en 1906 :

« ( … ) Abolition de la loi Falloux – pour en finir avec les privilèges conférés à l’enseignement secondaire privé -, les retraites ouvrières, la réduction de la journée de travail à dix heures, une loi sur les contrats collectifs de travail, l’extension aux ouvriers agricoles de la loi sur les accidents du travail … De fait, le réformisme social de Clemenceau se heurte à la puissance d’un syndicalisme révolutionnaire renforcé dans ses convictions par la faiblesse de la législation du travail … » C’est l’intransigeance de la CGT qui lui causerait du tort.

 Bernstein : « La CGT vient d’adopter un programme révolutionnaire, et le président du Conseil va passer le plus clair de son temps à lutter contre les mouvements sociaux spontanés ou organisés par les syndicats. En tant que ministre de l’Intérieur, il affronte la grève des mineurs après la catastrophe de Courrières ». Le mauvais sort s’acharne sur ce malheureux chef de gauche.

Selon Bernstein, ce sont donc et les grèves spontanées et la CGT révolutionnaire qui seraient à l’origine de bien des complications.

 Bernstein nous parle  du «  tournant de 1984 »

« Mitterrand à partir de 1984, avec l’arrivée au pouvoir comme 1er ministre de L. Fabius, va pratiquer une politique qui se tourne vers l’économie de marché et vers l’Europe et qui en tire toutes les conséquences … »

Ah bon ? 1984 ? Avec un historien de cet acabit, qui passe sous silence le « tournant de la rigueur » de la CFDT-Delors, de 1982-1983, on peut craindre quelques distorsions avec les faits.

 « L’année dernière, je vous demandais de résister, résister au laisser aller, à l’incurie, aux affrontements inutiles, à l’exaspération des intérêts particuliers … » (du Pétain « pur sucre !) avait déclaré Mitterrand en juin 1982.

La CGT-FO avait, un peu seule il est vrai, condamné la « parenthèse » jamais refermée de la « rigueur ». On peut ne pas l’oublier … à moins d’avoir de sérieux problèmes de mémoire … ou de chercher à brouiller les cartes …

B / L’un ne va pas sans l’autre, le deuxième illustre : Michel Winock y était aussi. Michel Winock dans un colloque, c’est le Graal !

Il rappelle ceci (Source : Le Monde, avril 2014) : « Homme de gauche, profondément laïque et républicain, Clemenceau a été l’un des tout premiers dreyfusards. C’est lui qui publia la lettre ouverte de Zola « J’accuse … » dans L’Aurore ». Très bien. 

« C’est en 1906, lorsque Clemenceau est ministre de l’Intérieur qu’ils (Jaurès et Clémenceau) entrent en désaccord. Clemenceau fait face à des grèves des mineurs dans le nord de la France. Celles-ci débouchent sur des violences : les grévistes saccagent les demeures des non-grévistes. Clemenceau va réprimer ces grèves ». Bien obligé, le pauvre homme !

Jaurès, lui, condamne la violence de l’appareil d’Etat, il condamne aussi la violence du colonialisme et les guerres de conquête. On peut lui reprocher de n’avoir pas analysé assez tôt les raisons profondes des guerres, il n’en demeure pas moins que lui ne passe pas du côté de la défense de l’ordre capitaliste.

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Clémenceau rend visite aux poilus.

Qui est Winock ?

En 1995 déjà, il signait la pétition initiée par Esprit, le Monde et Libération, en défense du plan Notat-Juppé. Winock, c’est du solide !

Au moindre coup de sifflet, il est là, toujours prêt pour le service ; rapporteur de la commission dite Bartolone-Winock que met en place F. hollande en fin de mandat, juste avant d’être renvoyé à ses chères études ; cette commission était chargée de réfléchir à l’instauration d’une Chambre du futur, une Chambre des corporations du XXIème siècle.

 Il s’agissait de remettre au goût du jour le vieux projet corporatiste gaulliste d’avril 1969, qui lui-même s’inspirait du vieux projet corporatiste de Pétain de juin 1944 – projet doublement béni par Monseigneur Gerlier et par Pie XII –  qui lui-même s’inspirait du vieux projet corporatiste du national-socialiste, Marcel Déat, (4) encore un homme venu de la gauche, Chef du RNP, dernier ministre du Travail et des Solidarités (sic) de Vichy.

Projet de constitution de vichy : juin 1944 :

« Art VIII : l’organisation des professions sous le contrôle de l’Etat, arbitre et garant de l’intérêt général, a pour objet de rendre employeurs et salariés solidaires de leur entreprise, de mettre fin à l’antagonisme des classes et de supprimer la condition prolétarienne ».

Art XX : « ( … ) Dans la composition du Sénat, une place est réservée aux représentants élus des institutions professionnelles et corporatives et aux élites du pays ».

Donc, trois ministres du Travail venus de « gauche » Belin, Lagardelle, Déat et un seul recruté ailleurs, Bichelonne. Il n’est pas nécessaire d’être un mathématicien averti pour remarquer la différence. Les plus en difficulté peuvent, à titre exceptionnel, s’aider en comptant sur les doigts. Mais cet aspect – le comptage – n’est évidemment pas le fond de la question.

Revenons-en à Winock. Il déclare :  

«  J’ai toujours voté Mitterrand mais mon inclination allait du côté de Rocard. En 1954, à vingt ans, étudiant, (j’étais) admiratif devant Mendès-France …  intelligent, déterminé, pugnace …il a attiré à lui, la jeune classe dont je faisais partie (modeste !) et des chrétiens qui étaient admiratifs aussi … ( il loue) l’intransigeance morale de Mendès-France.

La grande famille des corporatistes est, on le sait plurielle. Il y a ceux qui préfèrent Franco, d’autres penchent vers le fascisme mussolinien, ou le national-socialisme hitlérien, d’autres sont attirés par le Portugal des années 30, 40, 50, 60, …  

D’autres pencheraient plutôt pour un corporatisme plus civilisé façon Autriche d’après-guerre ou façon Mendès (5)  en mai 68 (et puis, dernière mouture, la plupart se rallient au néo corporatisme vert qui prétend – ce n’est pas nouveau – moraliser le capitalisme, en « transcendant les  vieilles oppositions de classes » … en attendant une prochaine innovation …

Dans le cas Winock, c’est clairement le corporatisme de la « deuxième gauche » qui remporte toutes les faveurs. C’est sans doute pour cela, que notre talentueux historien s’épanche si régulièrement dans les colonnes de Libération, journal dit « d’informations », contrôlé depuis 2014, par le multi milliardaire, Patrick Drahi … Dont l’ex directeur, Laurent Mouchard, (Joffrin) a annoncé son intention de créer un mouvement pour reconstruire la gauche … avec des syndicalistes et des chefs d’entreprise ! Comme dirait le Maréchal, le projet est ambitieux et si exaltant …

Winock est Chevalier de la légion d’honneur. C’est mérité.

Tout ce petit monde  est admiratif du TIGRE ! et de ses guerres …

S’adressant au MEDEF, le 1er ministre a déclaré : « Vous le savez, beaucoup de mesures de simplification ont été adoptées pendant la crise sanitaire par ordonnance. C’est une vertu de la crise. Je vous indique aujourd’hui que ces dispositions seront prolongées, amplifiées et pérennisées ». Nous sommes prévenus.

L’actuel titulaire de l’Elysée avait, avant le grand enferment, affirmé en une seule prédication et à six reprises : « nous sommes en guerre ! ». Les mesures liberticides ont suivi. Battu à plate couture, ce pauvre « Clem » ! Mais les lois les plus rétrogrades ne pourront jamaist confiner la lutte des classes !

Karl Marx a écrit que l’histoire se répète « la première fois comme une tragédie, la seconde comme une farce … » ou un peu les deux.

(1)    Comme de nos jours l’utilisation de provocateurs appointés, ou « d’idiots utiles » ou les deux à la fois peut servir de prétexte à l’utilisation des forces de l’ordre.

(2)  Condamnant l’annexion de la Tunisie (sous la forme du PROTECTORAT) en 1883, il déclare :

« Je ne vois pas là l’institution de grands débouchés pour notre commerce ou la création de comptoirs ou d’établissements industriels … je n’aperçois que des hommes qui sont à Paris, qui veulent faire des affaires et gagner de l’argent à la Bourse. ( … ) Vous avez déclaré que vous ne vouliez ni annexion, ni conquête, et voilà que vous organisez le protectorat, qui est la forme la plus dangereuse de l’annexion ».

(3) Au début du siècle Viviani avait collaboré, aux côtés de Jaurès à la rédaction de l’Humanité. On mesure la déchéance.

(4) qui lui-même s’inspirait du projet de Georges Valois, peut-être le premier fasciste de France ….

(5)    C’est Marcel Déat qui prononce le 1er mai 1944, le discours officiel. Après avoir évoqué les « vieilles revendications ouvrières », l’ex homme de gauche assène :

«  Ce 1er mai qui jamais n’obtint mieux que la tolérance des pouvoirs publics et la hargne de la bourgeoisie est devenu fête nationale. ( … ) Nous avons choisi l’Europe comme à Montoire, parce que c’était le bon sens. ( … ) Et nous voici maintenant, patrons, techniciens, ouvriers, serviteurs de l’Etat en face des plus dures épreuves. Nous ne tiendrons que si nous nous tenons serrés les uns contre les autres, solidaires et fraternels. Les français vont faire un pacte d’unité et d’amitié qui se passera de formules et de palabres ». (On retrouve des extraits de la diatribe dans : archives INA).

Quelques jours plus tard, Pétain explique au « socialiste » Déat :

« C’était très bien ce discours, je l’aurais signé. La fusion des classes, l’équilibre des chances et des risques, la bonne entente dans l’entreprise, voilà ma chose (sic !). Vous vous dites socialiste, vous parlez trop de socialisme. C’est social qu’il faut dire … croyez-moi, je tiens beaucoup à ces questions de vocabulaire ».

(6)    Mendès-France avait prétendu en 1962 convertir l’Union départementale CGT-FO de Loire-Atlantique à ses thèses nauséabondes. Voir à ce sujet, la brochure de l’UD consacrée à MAI 68.

 La guerre des classes, Alfred Rosmer : document

Dans la préface rédigée en 1957, à son livre, « mouvement ouvrier pendant la 1ère guerre mondiale », Alfred Rosmer, parle en ces termes de Clémenceau, chef de guerre :

« Durant les premiers mois de la guerre, Clémenceau s’était trouvé complètement isolé. Il avait dédaigné, avec une hautaine moquerie, l’offre de Viviani d’entrer dans le ministère d’union sacrée. C’était tout le pouvoir pour lui-même qu’il ambitionnait, et c’est vers ce but qu’il tendit patiemment ses efforts. ( … ) Dans son journal, il mène une campagne démagogique contre les défaitistes … »

Son chapitre IX, intitulé « Premières grèves » montrent que censure et répression ne mettent pas un terme à la lutte des classes.

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Du chapitre XVI intitulé : « premiers conflits dans les usines travaillant pour l’armement », on peut retenir ses quelques lignes :

« Le mouvement avait pris naissance dans l’atelier dit des fusils, où travaillaient 110 ouvrières. Il pouvait donc paraître relativement anodin. Ce qui lui donna son importance et sa signification, ce fut qu’il s’agissait de la première grève d’ouvrières travaillant pour la guerre, et que celles-ci avaient su trouver le chemin de la Fédération des métaux », la Fédération qui avait eu le courage de refuser l’Union sacrée, c’est-à-dire de rester un syndicat.

Le sous-secrétaire d’Etat aux munitions, Albert Thomas déjà cité, s’illustre ainsi :

« Les ouvriers en position de détachés … ne sauraient être considérés comme pouvant constituer entre eux des coalitions ou faire grève de façon licite ».

Cerise sur le gâteau :

« Je ne vois pas d’inconvénients à ce que les ouvriers dans la position de détachés continuent librement, s’ils le désirent à faire partie des organisations syndicales reconnues … Au contraire, j’estime que ces organisations peuvent être appelées efficacement à concourir et à aider à la discipline nécessaire » en étant placés sous l’autorité du ministre de la guerre. Autrement dit, à « co construire » comme disent certains aujourd’hui.

Alfred Rosmer, « le mouvement ouvrier pendant la seconde guerre mondiale » : à lire ou relire ; un document brûlant d’actualité.

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Monde d’avant, monde d’après  (ici, juin 2020)

JM. 9 septembre 2020

chaud ! chaud ! chaud !

leurs revendications concernent la réforme des retraites: Appel à la grève dès le 5 décembre

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