>Histoire

29 / 10 / 2019

Fernand Pelloutier, L’indépendance syndicats-partis. (2)

Nous avons rappelé l’apport de Pelloutier au combat pour la constitution de syndicats ouvriers au plan interprofessionnel.

Lire : http://force-ouvriere44.fr/6eme-congres-national-syndicats-de-france-septembre-1894/

Contrairement à Pelloutier, « Les partis politiques se réclamant de la classe ouvrière (ne voyaient) de solution que par les moyens parlementaires ; ils prétendaient réduire le mouvement syndical à une simple force d’appoint … »

Pelloutier combattit les thèses de Jules Guesde qu’il qualifia de « Torquemada à lorgnons ». La Charte d’Amiens consacra la victoire, toujours remise en cause, des partisans de l’indépendance du syndicat vis-à-vis des partis, sectes philosophiques et religieuses et bien sûr de l’Etat.

La subordination des syndicalistes aux diktats des « partis se réclamant de la classe ouvrière » (devenus partis de « gauche », voire « progressistes ») eut des conséquences dramatiques, notamment sur la question de la décolonisation. Ce fut le cas en 1947 lorsque survint l’insurrection malgache. C’est ce que nous verrons ci-dessous.

Plus récemment, les dirigeants de la CGT ont appelé à soutenir à l’élection présidentielle tel ou tel candidat, au risque évident de s’en mordre les doigts. On sait que cette stratégie est contestée par nombre de syndicats même si elle ne s’exprime pas forcément publiquement.

La CGT-FO s’inscrit dans la tradition de Pelloutier. Il n’est pas question d’en changer.

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Au bon vieux temps des colonies …

Madagascar : Le contexte.

« La guerre n’est qu’un prolongement de la politique par d’autres moyens ». (Carl Von Clausevitz). Ainsi, les syndicalistes soumis au(x) parti(s) seraient tenus d’accompagner les politiques de guerre des partis censés représenter les travailleurs.

C’est en 1896 que s’achève la conquête militaire de l’île. Les colons ne représentent qu’une infime proportion de la population, 1% environ, mais s’approprient tous les pouvoirs, toutes les richesses. Pour nombre d’entre eux, le modèle c’est l’Afrique du sud et l’apartheid. Ces gens-là disposent à l’assemblée nationale de représentants directs. L’un d’entre eux un « radical-socialiste » déclare le 8 mai à l’Assemblée :

« Le primitif ne conçoit qu’une sorte de rapports entre les dirigeants et le peuple : pouvoir absolu d’un côté et soumission absolue de l’autre … » (Source : Janine Harovelo, « la SFIO et Madagascar »).

Presque toute la presse se met au service de l’aventure coloniale. Rares sont les militants syndicalistes qui ne cèdent pas aux pressions. MONATTE est de ceux-là :

« C’est au moyen de la baïonnette que les soldats français ont implanté au Tonkin, en Tunisie, au Soudan, au Congo, à Madagascar, au Dahomey … la civilisation européenne. C’est dans le sang de ces peuples et sur les ruines de leurs civilisations que nous avons essayé de faire fleurir notre servage industriel et l’oppression de notre étatisme européen ». (Source : « la voix du peuple », février 1907).

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Le modèle du « socialiste » Marius Moutet, ministre des colonies.

Pendant la guerre, 28 000 malgaches sont enrôlés pour défendre la « mère-patrie ». Les survivants constatent à leur retour que rien n’a changé. Le travail forcé, officiellement aboli continue de plus belle. (10 jours de travail obligatoire avant-guerre, 30 jours pendant la guerre et tout autant après).

Un membre du Bureau politique du MDRM (1) (Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache) dénonce : « les impôts de toutes sortes que nous versons servent à enrichir les fonctionnaires étrangers. 60 % sont affectés pour leurs salaires. Il n’est pas étonnant qu’ils soient tous gros et gras et bien habillés. Nous devons nous unir pour conquérir notre indépendance ». (Cité par Jacques Tronchon, « l’insurrection malgache de 1947 »).

Quelques-uns de ces fonctionnaires adhèrent à la CGT alors que la petite minorité d’ « indigènes évolués » n’y sont pas les bienvenus.

En 1946, 16 000 colons élisent deux députés. Trois députés malgaches représentent près de quatre millions d’indigènes. Seuls 89 700 d’entre eux sont autorisés à voter Les trois élus ont constitué un mouvement, le MDRM ( … ) qui ne se prononce pas pour l’indépendance. Il accepte le cadre de « l’Union française » destiné à prolonger le règne de la France sur « ses » colonies. La partie de la bourgeoisie la moins obtuse a compris que le terme « Empire » est quelque peu dépassé.

Le MDRM rassemble au moment de l’insurrection 300 000 adhérents. L’incomparable Gaston Deferre de la SFIO y voit « un mouvement fasciste ».

Les illusions sur une possible émancipation octroyée ne durent pas longtemps.

Le général de Gaulle avait déclaré à Brazzaville (Congo) début 1944 « refuser la constitution même lointaine de gouvernements autonomes ». Quoi de plus logique de la part du principal représentant de la « France libre ». Le PCF y discerne pourtant « une tendance positive ». (Source : brochure de propagande, « au service de la Renaissance française »).

Même son de cloche au CFLN (Comité Français de Libération Nationale) « Le CFLN entend restaurer l’unité et l’intégrité de l’Empire. »

Le CFLN associe les deux partis qui se revendiquent encore, curieusement, de la classe ouvrière : SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) et PCF. La messe est dite.

L’insurrection débute le 29 mars 1947.

Illusions parlementaires.

Les députés malgaches déposent en mars 1946 un projet de loi :

« ( … ) Dans le cadre de l’Union française, les intérêts politiques et la sécurité de la France seront défendus comme ils doivent l’être. ( … ) Les intérêts culturels et moraux de la France seront sauvegardés, comme ses intérêts économiques ». (Cité par le quotidien le Monde du 17 septembre 1946).

L’article 2 du projet précise :

« Madagascar est un Etat libre, ayant son gouvernement, son parlement, son armée, ses finances, au sein de l’Union française ».

Les élus MDRM espèrent que la majorité PCF-SFIO va s’emparer de ce projet. Déception.

Le président de l’Assemblée, le SFIO Vincent Auriol refuse de faire imprimer et de distribuer la proposition.

A Madagascar, les manifestations menées par les 10 000 rescapés de guerre sont de plus en plus violentes. Comment s’en étonner ?

En « métropole », le gouvernement d’union droite-gauche prépare la guerre coloniale.

L’ultra colonialiste Bidault du MRP, ne s’en cache pas dans un rapport remis en novembre 1946 au « socialiste » Marius Moutet :

« La présence à Madagascar d’unités métropolitaines dotées d’un armement moderne et réparties dans les principaux centres de l’île, d’avions, d’une unité navale importante en permanence dans les eaux de Madagascar, épaulera efficacement la politique de ralliement à notre drapeau ». L’ancien président du Conseil National de la Résistance va au-delà des espoirs des colons les plus enragés. Moutet qui « veut abattre le MDRM par tous les moyens » ne peut qu’apprécier. La CGT reste muette.

 

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Marius Moutet à Dakar en 1937. Une longue carrière au service du colonialisme. Il est ministre des colonies du gouvernement de Front populaire (4 juin 36 au 10 avril 38. Puis ministre de la France d’Outre-mer jusqu’en octobre 1947).

Du côté SFIO.

La SFIO a fait sienne, officiellement, l’idée d’une « Union française » seule capable de protéger les intérêts « légitimes » de la France.

La déclaration de Vincent Auriol au journal de la SFIO, le POPULAIRE du 22 avril 1947, alors que le massacre des populations malgaches est commencé depuis près d’un mois a le mérite de la clarté :

« La France n’opprime pas, elle libère ! ( … ) mais elle saura briser toutes les tentatives de dissociation … » Il ne fait que reprendre les propos d’Albert Sarrault, membre du parti dit : « radical-socialiste ». : « La France n’opprime pas, elle libère, elle n’épuise pas, elle féconde, elle n’exploite pas, elle partage ». (Le 10 juillet, cet individu vote les pleins pouvoirs constitutionnels à Pétain.)

On pourrait multiplier les citations du même acabit.

Selon la SFIO, il faut:

  • écraser l’insurrection.

  • Faire taire les trois députés qui sont jugés et condamnés à mort. Ils ne seront finalement pas exécutés, sans doute par peur du scandale au plan international.

A l’inverse, le mouvement des jeunesses socialistes reste sur le terrain de l’internationalisme ouvrier. C’est pourquoi, ces quelques militants courageux sont exclus.

Les militants syndicalistes se comportent la plupart du temps en spectateurs impuissants. Il est vrai que la chape de plomb qu’impose les dirigeants staliniens ne facilite ni la réflexion, ni le libre débat.

L’examen des discussions des Conseils des ministres est révélateur de l’accord entre la « droite » et la « gauche ». (Source Vincent Auriol, mémoires, année 1947).

20 mars : « le PC a toujours été solidaire du gouvernement malgré le reproche de ses militants » (Auriol), notamment, notamment, les reproches des syndicalistes confrontés au plus près à la misère ouvrière.

2 avril : « Teitgen (un représentant direct des colons) estime qu’il faudrait dissoudre ce mouvement (le MDRM). Thorez s’y oppose car « l’action clandestine sera plus dangereuse et moins facile à briser ».

9 avril : « Depreux (« socialiste », ministre de l’intérieur) dépose un rapport sur l’Algérie ». Il déclare : « Messali Hadj a pris une position extrémiste. Il revendique l’indépendance absolue de l’Algérie ». (C’est vrai depuis 1927), «  ( … ) et l’éviction des français ». Voilà un grossier mensonge. Auriol, Note discrète en bas de page : « Thorez se déclare d’une manière générale d’accord avec Depreux ».

N’est-ce pas l’union sacrée en défense du colonialisme français ?

(Le 28 avril s’était réuni, sous la présidence de Louis Saillant (CGT), les membres du Conseil National de la Résistance constitué quatre ans plus tôt … la réunion commence par une minute de silence à la mémoire de Jean Moulin … les massacres coloniaux battent leur plein. Silence … l’heure est à « la « bataille de la production et à la reconstruction de l’Etat.)

21 mai : Auriol : « la rébellion ne s’est pas étendue ». (il n’y a plus à cette date de ministre « communiste »).

10 juillet : Auriol : « Il y a eu des excès de la répression. On a fusillé un peu à tort et à travers et sans jugement ». Le Conseil des ministres évoque pour la France, des « menaces de grève chez les fonctionnaires » (revendications salariales). Il faut éviter cette folie »  (Ramadier, radical-socialiste).

15 juillet : Gaston Deferre (SFIO) « il faut dire aux rebelles que nous venons pour les protéger ».

17 septembre : « La situation à Madagascar est bonne. Il y a beaucoup de soumission et quelques rebelles ». (De Coppet, SFIO. Membre du Conseil d’administration de la banque de l’AOF ; Haut -commissaire à Madagascar en 1946. ).

28 octobre : « Déclaration du général Pellet, de retour de Madagascar : « Ce sont les sorciers qui ont mené jusqu’à maintenant le combat contre nous. ( … ) Il faut amener à nous les élites ».

31 décembre : Auriol : « un fait nouveau, c’est la fin du colonialisme, la nouvelle constitution, vraiment, à ce sujet est un modèle. Elle met fin au colonialisme mais elle ne laisse pas les peuples se proclamer indépendants dans leur solitude et leur inexpérience ».

La période est évidemment marquée par la scission syndicale : d’un côté, la CGT-FO qui continue la CGT, et de l’autre, la CGT entièrement sous la domination de la direction du PCF. Evidemment, les préoccupations des militants syndicalistes qui placent leur action sous le signe de la Charte d’Amiens sont largement concentrées sur cette question vitale pour le syndicalisme en France. On peut le comprendre … mais aussi le regretter.

Du côté du PCF.

Dans la brochure « au service de la Renaissance française » (fin 1944), le PCF martèle l’idée de la défense inconditionnelle de la « grandeur de la France ». (Source : Grégoire Madjarian, « la question coloniale et la politique du PCF, 1944-1947 »). En voici la conclusion : « le gouvernement ( … ) maintiendra jalousement l’intégrité des territoires sous pavillon français et l’intégrité des richesses françaises en capital » (page 78 de la brochure).

On se doute bien que ce n’est pas de ce côté-là que les mises en garde de Pelloutier trouveront un écho favorable.

Le 29 mars 1947, lorsque débute l’insurrection, cinq ministres communistes siègent au gouvernement d’union nationale.

Les ministres sont solidaires de « leur » gouvernement. Le 17 avril, Paul Ramadier, le président socialiste du Conseil, note avec satisfaction :

« La solidarité ministérielle n’a été rompue par aucun acte ». C’est exact.

Mais l’exacte vérité est pire encore. Le 3 avril, après deux semaines de massacres, le PCF organise au Vel’d’Hiv un meeting. La tribune officielle est parée de cette phrase de Karl Marx :

« Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre ». Le Monde du 5 avril rapporte qu’il n’y fut à aucun moment question de Madagascar…

Le 13 avril, l’Humanité informe ses lecteurs par un communiqué laconique que de « nombreux bombardements ont été effectués sur la région de Nosyvarika ».

Comme en mai 1945, en Algérie, à Sétif, à Guelma … le PCF (et la SFIO) soutiennent la guerre contre les peuples opprimés.

Que font les syndicalistes, que dit la CGT ? Pas grand-chose à vrai dire.

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Avril-mai1947, Grève générale des usines Renault : L’Humanité dénonce les « provocateurs » grévistes, c’est-à-dire les grévistes de la CGT. Le quotidien France-Soir connu pour la finesse de ses analyses révèle ce fait incroyable : « les cadres de la CNT (Confédération nationale du travail) et des autres associations trotskystes sont passés en un an, pour l’ensemble de la France, de 600 adhérents à 120 000. Cela représente d’ores et déjà un noyau d’agitation avec lequel, il faut compter … »

Contraint de quitter le gouvernement le 5, les ministres et le PCF qui se dit toujours « parti de gouvernement » ne change pas de stratégie.

C’est Etienne Fajon qui le dit le plus clairement à l’occasion du XIème congrès du PCF en juin 1947 :

« Notre congrès doit s’adresser à tous les français patriotes qui pensent avec raison que la désagrégation de l’Union française réduirait le rôle de la France dans le monde et la mettrait hors d’état de défendre efficacement son indépendance » ; et de mettre en avant de sombres « complots de l’étranger » qui justifieraient la politique répressive, le PCF se contentant de protester de façon très platonique contre ses « excès ».

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Procès des députés malgaches partisans de l’union française et hostiles à l’insurrection. La peine de mort sera commuée en prison à perpétuité puis en amnistie.

Union sacrée pour la guerre.

Le 22 mars 1947, l’Assemblée nationale vote à l’unanimité les crédits de guerre « pour maintenir en Extrême-Orient la présence civilisatrice et pacificatrice de la France ». Les murs de Paris se couvrent d’affichettes : « On croit mourir pour la patrie et on meurt pour les planteurs de caoutchouc » et : « pas un homme, pas un sou pour la guerre en Indochine ! ». Le MRP, de « droite » félicite Thorez « qui n’a jamais perdu le sens de l’intérêt général ». (Source : Vincent Auriol, « mémoires politiques »). Le gouvernement décide de réduire de 7 % les dépenses publiques : guerre des classes à l’intérieur, guerres des classes à l’extérieur.

Les militants CGT encartés au PCF ou à la SFIO doivent avaler la pilule ou, comme Pelloutier et Monatte, résister et savoir dire NON.

Que les partis qui se réclament de la classe ouvrière se rallient ouvertement aux politiques néo-colonialistes ne devrait pas surprendre. C’est bien le gouvernement de Front populaire qui avait interdit l’Etoile Nord-Africaine de Messali Hadj et avait poursuivi et calomnié ses militants, à commencer par ceux qui militaient dans la CGT (réunifiée).

Ils entrainent des militants ouvriers, des combattants, des syndicalistes qui abdiquent sans discussion toute forme d’indépendance.

Le 8 avril 1946, le président du Conseil reçoit ce télégramme de Madagascar :

« Les comités et groupements suivants : France combattante, Union rationaliste, CGT, ligue des droits de l’homme, Groupe d’étude communiste, Fédération socialiste, soucieux de traduire l’opinion de tous les français et malgaches unis dans le sincère désir de construire une véritable Union française, profondément indignés des troubles actuels, s’inclinent devant les victimes, condamnent toute la réaction factieuse, approuvent les mesures prises par l’autorité civile et leur font confiance pour rétablir l’ordre dans la légalité démocratique et poursuivre l’œuvre constructive dans une totale union ».

Ce communiqué indigne qui implique la CGT ne trouve du côté confédéral aucun démenti.

Bien au contraire, Benoît Frachon (2) le dirigeant « communiste » de la CGT en rajoute :

« Il n’est pas douteux que des appétits impérialistes n’hésitent pas à utiliser des mouvements nationaux à des fins impérialistes et il ne peut être question de les soutenir ». Au moins, c’est clair.

Voilà où mène la subordination aux « Torquemada à lorgnons ». (3)

Le massacre :

Les faits sont désormais connus. Une poignée d’historiens honnêtes, allergiques aux « intérêts supérieurs de la nation » ont brisé le mur du silence. Le pouvoir colonial a fini par admettre 89 000 morts côté malgache ce qui équivaudrait pour une France qui dépasse à peine les 40 millions d’habitants à environ 1 millions de morts. Cette comptabilité macabre est selon certains combattants malgaches très sous-estimée.

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Reconstitution du wagon de Moramanga (musée de Moramanga). Le 5 mai 1947, 166 otages malgaches sont enfermés dans ces wagons à bestiaux. Sur ordre du général de Casserville, chef du Haut commandement militaire français, ils sont mitraillés. Les 71 survivants sont exécutés trois jours plus tard.

Côté européen, on dénombre 550 victimes dont 350 militaires.

Le gouvernement français pousse le cynisme jusqu’à mobiliser les fameux tirailleurs sénégalais chargés de réprimer leurs « frères » malgaches, bien sûr en échange de promesses jamais tenues. Source : Abdoul Sow, « des tirailleurs sénégalais se racontent ». L’un deux explique :

« Nous condamnons les mises à mort et les massacres de civils, nous condamnons les défenestrations d’otages et de prisonniers du haut d’avions à deux ou trois kilomètres ainsi que les incendies de cases et d’habitations dans lesquelles on avait enfermé les prisonniers. ». (p. 356).

En septembre 1948, l’avocat Lamine Guye de retour de Madagascar constate que 20 000 membres du MDRM sont toujours emprisonnés, livrés à l’arbitraire le plus total.

C’est dans ces conditions que le gouvernement français prépare « l’indépendance » toute relative proclamée en juillet 1960 avec la participation des trois députés réhabilités.

1) Les principaux dirigeants du MDRM « proviennent généralement des milieux aisés, ayant tous assimilés la culture française … des avocats, des hommes de lettres, des fonctionnaires, des médecins etc. (Source : J. Tronchon, page 162).

2) Dans « au rythme des jours, textes choisis de B. Frachon, 1944/1954 », 700 pages, Editions sociales, rien sur Madagascar. Un silence qui en dit long …

3) En 1951, François Mitterrand, l’homme à la francisque, déclare : « Je n’accepte pas pour Madagascar l’idée d’Etat associé ». Autrement dit, Madagascar, c’est la France. ; ce qui annonce son : « l’Algérie, c’est la France » … et prépare la guerre.

Les militants syndicalistes, pour jouer leur rôle de défenseurs des intérêts particuliers des travailleurs devront cette fois encore s’émanciper de la pesante tutelle des partis.

La brochure « l’UD CGT-FO de Loire-Atlantique et la question coloniale, le combat d’Alexandre Hébert », rappelle le rôle important joué par notre UD dans les prises de position de la Confédération.

JM Octobre 2019

 

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