>Édito

2 / 06 / 2021

Extraits de l’intervention de Michel Le Roc’h à l’occasion du CCN des 27 et 28 mai 2021

Extraits de l’intervention de Michel Le Roc’h à l’occasion du CCN des 27 et 28 mai 2021

(introduction et conclusion)

Vous pourrez lire la résolution du CCN et l’intervention de Michel Le Roc’h dans sa totalité en cliquant   ICI

 Mes camarades,

Cela n’échappe maintenant à personne, les élections présidentielles approchent et le parti présidentiel est à la manœuvre. La stratégie de Macron se concentre sur un duel entre lui et Marine Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle avec pour objectif de poursuivre le train des « contre-réformes » engagées depuis 2017 et contre lesquelles nous nous battons.

Dans ces conditions, nous devrions faire preuve d’un peu de prudence. La confédération soutient les actions revendicatives des fédérations, Unions départementales et syndicats. Elle les soutient bien souvent face au gouvernement et au patronat. C’est là notre place. Oui nous devons condamner avec toute la vigueur qui est la nôtre l’assassinat des policiers, oui nous devons soutenir les revendications de nos camarades de la police républicaine Force Ouvrière, en termes d’augmentation de traitement, de création de postes ou d’amélioration des conditions de travail, mais ce qui s’est passé le 19 mai dernier, avec la marche citoyenne, ce n’est pas tout à fait cela.

Certes, le communiqué de la confédération a condamné les tentatives de récupération ou d’instrumentalisation. Mais la «marche citoyenne» du 19 mai dernier porte en elle cette récupération et instrumentalisation politique.

«Marcher» aux côtés du ministre Darmanin, du préfet Lallement et de presque toutes les forces politiques, c’est déjà en soit contraire à toutes nos traditions d’indépendance. (…) Je me félicite de la décision du Conseil Constitutionnel de censurer plusieurs dispositions de la loi Sécurité Globale adoptée le 15 avril dernier. C’est une première victoire et cela démontre le caractère liberticide de ce texte que nous voulons voir abroger. (…)

J’en viens maintenant à l’activité revendicative locale qui depuis le dernier CCN a été riche malgré le confinement. Je tiens à dire que jamais nous n’avons relâché nos efforts pour soutenir nos syndicats et organisé nos réunions d’instance. Le 1er mai, nous avons réuni 300 militants Force Ouvrière en meeting puis rejoint les autres organisations en manifestation. 

Le 27 avril dernier, les unions départementales des cinq départements des Pays de Loire, avec nos camarades hospitaliers ont tenu une conférence de presse, afin d’alerter la population et les salariés sur les suppressions de lits et de postes à l’œuvre dans les hôpitaux de la région, y compris aujourd’hui dans la situation si particulière dans laquelle nous nous trouvons. (…)

L’hôpital de Saint Nazaire, qui comptait 12 lits de réanimation pour une population globale de 200 000 habitants sur son secteur géographique, s’est vu doter de 6 lits supplémentaires. Mais en réalité, ce sont 6 lits d’hospitalisation de chirurgie orthopédique qui ont été provisoirement transformés en lits de réanimation. Conséquence : 40% des interventions chirurgicales prévues ont été déprogrammées. C’est ça la situation actuelle à l’hôpital. Et c’est la conséquence de la politique de ce gouvernement et des gouvernements précédents.

A Nantes, l’ARS avait prévu de supprimer 231 lits et 400 postes dans le cadre de la construction du nouvel hôpital de Nantes. Depuis plusieurs mois nous menons campagne avec nos camarades FO du CHU de Nantes pour le maintien de ses lits. Fin avril, nous avons obtenu le gel de ces suppressions et l’ARS a annoncé également le maintien de toute les places d’hébergement pour le handicap à l’EPMS de Mindin -200 places sur 600 devaient être supprimées d’ici 4 ans.

La mobilisation des hospitaliers depuis plusieurs mois n’est pas étrangère à cette décision et il faut s’en féliciter. (…)

Camarades,

Pour conclure, le gouvernement et le patronat ont clairement mis à profit cette période si particulière pour s’attaquer aux libertés et aux conquêtes sociales parmi lesquelles les retraites et l’assurance chômage.

Il est très important dans ces conditions de ne pas rester l’arme au pied et de rester indépendant. Il nous faut changer de braquet, même si ce n’est pas si simple. Et pour cela nous pouvons compter sur la détermination des salariés qui déjà dans de nombreux secteurs se rassemblent pour faire valoir et entendre leur juste revendication. Il faut mobiliser les militants, donner confiance. à force de confinement, de visio-conférences, de report d’AG et de congrès, de nombreux militants ont perdu des repères. Pourquoi ne pas organiser assez rapidement des rassemblements et meetings FO pour préparer l’étape d’après: engager la bagarre pour les revendications, pour la levée de l’état d’urgence, l’augmentation des salaires, etc. 

par Michel Le Roc’h,

secrétaire général de l’union départementale

CGT-Force Ouvrière de Loire-Atlantique

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