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France 13 / 03 / 2018

La baisse du chômage est-elle vraiment de 0,7 % ?

Le nombre d’inscrits à Pôle emploi en France métropolitaine s’élevait à 6,3 millions fin 2017, en prenant en compte les catégories A, B, C, D et E. ©HAMILTON/REA

 

Selon les derniers chiffres publiés par l’Insee, le taux de chômage aurait baissé de 0,7 % au dernier trimestre 2017, pour passer sous la barre des 9 %, son plus bas niveau depuis 2009. Des chiffres à relativiser, pour le moins.

La décrue du chômage annoncée par l’Insee le 15 février est d’une ampleur inédite et inexpliquée, a commenté Le Figaro. Inédite, certes. Inexpliquée, ce n’est pas si sûr.

L’« Enquête sur l’emploi, le chômage et l’inactivité » de l’Insee, couramment appelée « Enquête emploi » et publiée trimestriellement, est en réalité un sondage réalisé auprès de 110 000 ménages sur une année.

Le critère retenu par l’Insee est le chômage au sens du BIT (Bureau international du travail) : une personne qui a travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence, n’est plus considérée comme un chômeur.

Par conséquent, dans son échantillon, l’Insee ne retient comme chômeurs que des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A, c’est-à-dire ceux tenus de rechercher un emploi qui sont sans emploi du tout, et exclut ceux en activité réduite courte (catégorie B) et en activité réduite longue (plus de 78 heures dans le mois, catégorie C).

Parmi les inscrits à Pôle emploi figurent aussi ceux non tenus de rechercher un emploi, parce que non disponibles immédiatement. Soit parce qu’ils sont en formation, en contrat de sécurisation professionnelle ou en maladie et donc comptabilisés comme sans emploi (catégorie D). Soit parce qu’ils ont un emploi en contrat aidé ou qu’ils tentent une création d’entreprise (catégorie E).

2,5 millions de chômeurs ou 5,5 millions de demandeurs d’emploi ?

Au final, l’Insee, en calculant ainsi le taux de chômage et son évolution sur la base du critère BIT et dans la limite de son échantillon, est arrivé à un résultat de 8,9 % à la fin du quatrième trimestre 2017, en baisse de 0,7 % par rapport au trimestre précédent.

Ce résultat, rapporté à la population active, l’amène à conclure que la France métropolitaine comptait 2,5 millions de chômeurs fin décembre 2017.

Mais le nombre d’inscrits à Pôle emploi en France métropolitaine s’élevait lui à 5,6 millions de demandeurs d’emploi de catégories A, B et C et à 6,3 millions en comptant les catégories D et E. Il grimpait à 6,6 millions en incluant les Dom-Tom.

La baisse pour la catégorie A constatée par Pôle emploi est aussi de 0,7 % par rapport au trimestre précédent. Mais pour l’ensemble des catégories A, B et C elle n’est que de 0,1 % et le nombre de chômeurs a même augmenté de 2,7 % sur un an.

Dernière précision : si les activités réduites courtes (catégorie B) ont diminué de 1,2 % sur trois mois, en revanche les activités réduites longues (plus de 78 heures dans le mois, catégorie C) ont augmenté de 2,1 %. Des chiffres qui confirment la progression des petits boulots et des temps partiels.

 

Focus : La crise du recrutement ou la mauvaise excuse
Fin 2017, 200 000 à 330 000 recrutements n’ont pas pu être concrétisés faute de candidats adéquats, selon Pôle emploi. Une proportion qui, même dans sa fourchette la plus haute, n’influe donc qu’extrêmement peu sur le taux de chômage au vu des 5,6 millions de demandeurs d’emploi. Les employeurs invoquent le manque de formation adaptée. Mais les secteurs les plus en tension sont majoritairement ceux qui payent le moins bien et/ou avec un fort degré de pénibilité, comme le bâtiment, la restauration, le commerce, les aides ménagères.

chaud ! chaud ! chaud !

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