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Communiqués 24 / 12 / 2018

Ascoval : la reprise par Altifort signe la fin du cauchemar pour les salariés

© Franck CRUSIAUX/REA

 

Fin du long suspens pour les 281 salariés du site. La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a accepté le mercredi 19 décembre la reprise (pour 152 millions d’euros) de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) par le groupe franco-belge Altifort. Ce sera effectif le 1er février prochain.

Pour les salariés de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve dans le Nord – ainsi que pour le millier d’emplois indirects sur le bassin d’emplois – ce dénouement annoncé le 19 décembre par le TGI de Strasbourg est d’autant plus heureux qu’il était loin d’être évident.

La fédération FO de la métallurgie n’a cessé d’expliquer que l’aciérie qui avait été modernisée avait un vrai avenir industriel notamment au regard des savoir-faire de ses salariés soulignait FO-Métaux au lendemain de l’annonce de la reprise d’Ascoval (site créé par le groupe sidérurgiste Vallourec dans les années 1970) par le groupe franco-belge Altifort. Désormais l’horizon se dégage pour Ascoval se réjouit FO-Métaux.

Quelques heures après l’annonce, Dominique Dufner, le secrétaire du syndicat FO créé il y a deux ans sur le site résumait la joie de tout le personnel : On pourra passer de bonnes fêtes de fin d’année. La totalité de l’effectif de l’usine est repris et a priori le carnet de commandes est assuré indique le militant.

Malgré la joie que procure la reprise, il souhaite toutefois rester prudent sur la suite des événements… On sait déjà que de février à avril il y aura une baisse d’activité ce qui pourrait se traduire par des congés contraints explique-t-il notant que si globalement les acquis sociaux ne sont pas remis en cause dans le cadre de la reprise, certains sont cependant visés tels les jours de RTT passant de 27 à 12 et en réalité, à six seulement (devant être positionnés sur un trimestre) tandis que les six autres jours sont mis en réserve.

Nous avons été exemplaires

Placée en redressement judiciaire en janvier dernier, l’usine qui avait dû chercher un repreneur risquait de voir partir le seul candidat potentiel. Vallourec – principal client d’Ascoval et actionnaire à 40% – refusait en effet de s’impliquer dans le projet de reprise conçu par Altifort. Ce groupe demandait à Vallourec un apport de 35 millions d’euros et par ailleurs de garantir un volume de commandes sur dix-huit mois. Or, Vallourec – dont l’État est actionnaire à 16% via PBI France – s’y est toujours refusé. Cela a conduit Altifort et les pouvoirs publics (État et collectivités territoriales) à concevoir un autre montage financier pour cette reprise.

Dans ce nouveau plan, quarante-sept millions proviendront de fonds publics et sous forme de différents prêts. L’État apporte 25 millions d’euros, la région des Hauts de France 12 millions et Valenciennes-Métropole 10 millions. De son côté le repreneur Altifort apportera 35 millions. Ce plan se complète d’un crédit-bail de 40 millions d’euros qui servira à financer un futur train à fil et de 30 millions pour l’affacturage. Dans ce montage Vallourec n’apparaît donc plus nulle part.

Les politiques, alertés par FO Métaux depuis janvier 2017, dans l’intérêt de l’industrie, se sont impliqués se réjouit la fédération FO précisant néanmoins qu’elle restera vigilante sur la stratégie industrielle et sur la politique sociale qui seront conduites par le groupe Altifort. Cette implication des pouvoirs publics n’était pas évidente au départ. Nous avons été exemplaires et organisés en intersyndicale. Il a fallu sans cesse aller frapper à la porte des pouvoirs publicsindique Dominique Dufner rappelant que l’État a été contraint à agir.

Forte pression sur les pouvoirs publics

Pour les salariés c’est la fin d’un long cauchemar de près de quatre années. Il démarre en effet en 2015 avec une restructuration décidée par Vallourec. Vallourec a agi de manière infecte quand le groupe a vendu le site de Saint-Saulve à Ascometal. En fait, et cela se voit dans les écrits d’un CCE en 2014, Vallourec avait prévu la fermeture de l’usine dès cette date s’indigne Dominique Dufner.

En 2017, les ennuis continuent pour le site. En janvier la fermeture d’un laminoir suscite beaucoup d’interrogations sur l’avenir de l’activité. Début 2018, Ascoval est mis en redressement judiciaire à la suite de la liquidation de son actionnaire principal (à 60%), Asco Industries, qui appartenait auparavant à AscoMetal. Or si AscoMetal a été repris par le suisse Schmolz-Bickenbach, celui-ci n’avait pas voulu prendre de participation dans Ascoval.

Suivra alors à partir du début 2018 une sorte de long parcours du combattant pour les salariés qui avec les quatre syndicats du site, dont FO, ont dû multiplier les actions (grèves, rassemblements,…) et la pression sur les pouvoirs publics avant d’obtenir la reprise de l’usine annoncée le 19 décembre.

La bonne nouvelle est évidente mais les salariés n’oublient rien de ces années de souffrance et de galère rappelle Dominique Dufner. Un collectif de salariés du site a été créé et il compte déjà 207 personnes. Ce collectif songe fortement à s’adresser à la justice pour demander des dommages et intérêts à Vallourec.

chaud ! chaud ! chaud !

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